Lors de la conférence de presse à l'issue de cette première visite d'Etat du président chinois à la Maison Blanche, le ton est resté ferme et la tension palpable. Le président américain, critiqué par ses adversaires républicains pour sa trop grande prudence vis-à-vis de Pékin, n'a pas mâché ses mots, dénonçant en termes particulièrement forts les atteintes aux libertés en Chine.
"J'ai exprimé de manière très franche notre conviction profonde qu'empêcher des journalistes, des avocats, des ONG et la société civile de travailler librement était problématique", a-t-il déclaré, citant explicitement le dalaï lama, prix Nobel de la paix et chef spirituel tibétain en exil, qui demeure la bête noire de Pékin.
Ces derniers jours, Washington a exprimé ses inquiétudes concernant un projet de loi en préparation à Pékin qui limiterait le champ d'action des ONG étrangères et "réduirait encore l'espace de la société civile en Chine".
A l'unisson sur le climat
Véritable éclaircie dans un ciel plutôt sombre: les deux dirigeants ont fait de nouvelles annonces dans la lutte contre le changement climatique à l'approche de la conférence de Paris qui vise à conclure un accord mondial pour enrayer la hausse des températures.
Selon une déclaration commune diffusée par Washington, Pékin s'est engagé à mettre en place en 2017 un marché national de quotas de CO2 visant à donner un prix au carbone et encourager ainsi les réductions d'émissions de gaz à effet de serre dans le secteur industriel. Selon le même document, Pékin s'est aussi engagé à débloquer 3,1 milliards de dollars (3 milliards de francs) pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique.
"Si les deux principaux émetteurs (de gaz à effet de serre) de la planète travaillent ensemble de cette manière, il n'y a aucune raison pour les autres pays (développés ou en développement) de ne pas faire de même", a déclaré M. Obama, saluant avec force les engagements chinois.
ats/ebz
Désaccords sur la Mer de Chine
A propos de la situation en mer de Chine méridionale, théâtre de tensions entre voisins asiatiques, Barack Obama a exprimé ses inquiétudes concernant les opérations de remblaiement et "la militarisation de zones disputées qui rendent plus difficile un règlement pacifique des désaccords".
De son côté, son homologue chinois a réaffirmé le droit de Pékin à maintenir sa "souveraineté territoriale" sur des îles "qui sont des territoires chinois depuis des temps immémoriaux".
Le président chinois confiant pour son économie
Evoquant le ralentissement de l'économie chinoise, le président chinois Xi Jinping a assuré vendredi que la 2e économie mondiale n'était pas en danger.
"Je suis confiant pour l'avenir: la Chine va sûrement, pour tout le monde, pour chacun d'entre nous, apporter une croissance saine qui consolidera la confiance", a-t-il affirmé.