Rétabli après l'échec du putsch, le gouvernement de transition s'est réuni à midi dans les bureaux du Premier ministre Isaac Zida. D'importantes mesures de sécurité avaient été mises en place aux alentours. "Bienvenus chez vous", a déclaré Job Ouedraogo, le directeur de cabinet du Premier ministre, au passage des ministres.
Le 16 septembre, c'est en plein conseil des ministres à la présidence que des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), dont le camp jouxte le palais présidentiel, avaient fait irruption. Ils avaient pris président et gouvernement en otage, sonnant le départ du putsch, officiellement prononcé le lendemain.
Dissolution du RSP
A la sortie du conseil, vers 16h30, Isaac Zida a évoqué face à la presse "l'encasernement des hommes, leur réintégration et l'inventaire de l'armement (...). Le processus se déroule normalement", a-t-il assuré. Et à la question "Quand ?", il a répondu: "Immédiatement".
Peu après, le RSP était dissous par décret. Corps d'élite de 1300 hommes, cette armée dans l'armée était la garde prétorienne de l'ex-président Blaise Compaoré, chassé par la rue en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir.
Pourtant vendredi, ce désarmement ne semblait pas acquis, selon un haut gradé du RSP. Ainsi, les militaires de base du RSP, établis à la caserne Naaba Koom proche de la présidence, s'y "sont catégoriquement opposés", réclamant au préalable des garanties de sécurité pour eux et leurs familles.
ats/ebz
Coup d'arrêt pour les élections prévues en octobre
Michel Kafando a été officiellement rétabli dans ses fonctions, ainsi que le Premier ministre Zida, l'ensemble du gouvernement et l'assemblée intérimaire lors d'une cérémonie jeudi à Ouagadougou en présence de chefs d'Etat de la région.
Le putsch avait mis un coup d'arrêt à l'organisation d'élections générales prévues le 11 octobre et censées clore la période de transition ouverte par la chute de l'ex-président Compaoré. Ce dernier a été renversé lors de manifestations de rue contre une modification de la Constitution qui lui aurait permis de rester au pouvoir.
Une commission d'enquête sera mise en place
Le Premier ministre Zida a laissé entendre qu'une "commission d'enquête sur le déroulement" du coup d'Etat sera mise en place.
"Ceux qui auront à répondre devant la justice y répondront", a-t-il poursuivi. "Le couvre-feu va se poursuivre deux à trois jours", a encore déclaré le Premier ministre burkinabè.