Un boulevard se dessinait devant Platini pour succéder à Joseph Blatter, président démissionnaire de la Fédération internationale. Mais l'annonce vendredi par le Ministère public de la Confédération de son audition "en qualité de personne appelée à donner des renseignements" a jeté un trouble.
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L'ancien meneur de jeu de la Juventus de Turin, soupçonné d'avoir perçu 2 millions de francs de Sepp Blatter pour des "travaux prétendument" effectués entre 1999 et 2002, était à cette période conseiller du président de la FIFA.
"Sérieux coup"
Jusque là présenté comme le favori pour succéder à Sepp Blatter à la présidence de la FIFA, Platini a "pris un sérieux coup" vendredi avec ces accusations de la justice suisse, selon un ancien cadre de la Fifa s'exprimant anonymement auprès de l'AFP.
Pour cet ancien membre de la FIFA, si Blatter "est aujourd'hui fini, Platini aura du mal à se relever de cette mise en cause", qui pourrait pousser la commission d'éthique de la FIFA à le déclarer "inéligible" lors de l'élection à la présidence le 26 février prochain.
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agences/cab
Platini lié à Blatter depuis 1998
Michel Platini avait rejoint le Valaisan, nouveau président de la FIFA, après la Coupe du monde 1998, en tant que conseiller.
Platini aurait notamment travaillé sur la proposition de Sepp Blatter d'une Coupe du monde tous les deux ans, imaginant un nouveau calendrier des compétitions, mais aussi sur les lois du jeu ou des questions techniques.
"Garantie sportive" selon Blatter lui-même, lors de son élection à la tête de la Fifa en 1998, face à Lennart Johansson, alors président de l'UEFA, Platini est ensuite entré en 2002 au comité exécutif de l'UEFA, puis au comité exécutif de la FIFA.
Présenté par Blatter comme "son héritier", Platini a ensuite tué le père en appelant instamment son ancien mentor à quitter la FIFA en mai, en pleine tourmente judiciaire. "Assez c'est assez", avait déclaré le Français.