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Mariano Rajoy se dit prêt à discuter avec les indépendantistes catalans

"Il y a beaucoup de choses dont on peut discuter. Mais pas de l'unité de l'Espagne, de la souveraineté nationale ou de la liberté des Espagnols", a déclaré Mariano Rajoy. [Juan Medina]
"Il y a beaucoup de choses dont on peut discuter. Mais pas de l'unité de l'Espagne, de la souveraineté nationale ou de la liberté des Espagnols", a déclaré Mariano Rajoy. - [Juan Medina]
Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, s'est dit lundi prêt à discuter avec le gouvernement régional de Catalogne qui va être formé par les séparatistes après leur victoire aux élections régionales.

Mariano Rajoy, dont le gouvernement a empêché l'an dernier la tenue d'un référendum sur l'indépendance de la Catalogne en faisant valoir qu'une telle consultation aurait violé la Constitution espagnole, s'est dit prêt à discuter mais uniquement "dans le cadre de la loi".

"Je ne discuterai jamais de l'unité de l'Espagne, de la souveraineté nationale ou de la liberté des Espagnols", a déclaré Mariano Rajoy.

Alors que le dirigeant catalan Artur Mas a présenté le vote de dimanche comme un "oui" à l'indépendance, Madrid s'appuie sur le fait que les deux listes séparatistes ont obtenu la majorité absolue en sièges, mais pas en voix, avec 47,8% des suffrages exprimés.

>> Lire : Majorité absolue en sièges mais pas en voix pour les séparatistes catalans

Prêts à lancer un processus vers la sécession

La principale coalition indépendantiste en Catalogne estime qu'elle est en mesure de lancer le processus qui doit mener la région du nord-est de l'Espagne vers l'indépendance en 2017, a confirmé sa tête de liste lundi.

>> Les explications d'Elisenda Paluzie, doyenne de la faculté de l’économie de l’Université de Barcelone, interrogée dans l'émission Forum :

Des indépendantistes catalans. [AP Photo/Keystone - Alvaro Barrientos]AP Photo/Keystone - Alvaro Barrientos
La coalition souverainiste de Catalogne peine à lancer le processus d’indépendance / Forum / 9 min. / le 28 septembre 2015

Huit sièges du PP perdus en Catalogne

Auparavant, le porte-parole du parti populaire (PP), avait affirmé que l'indépendantiste Artur "Mas a échoué". "C'est la première fois que CDC (Convergence démocratique de Catalogne) et ERC (Gauche républicaine de Catalogne) n'ont pas la majorité absolue".

Ces deux partis catalans ont formé ensemble la liste "Ensemble pour le oui" qui revendique la victoire. Les indépendantistes catalans ont en effet obtenu une majorité absolue en siège (72 sur 135) mais pas en nombre de voix avec moins de la moitié des suffrages (47,3%).

En Catalogne, le PP a perdu huit députés, passant de 19 en 2012 à 11 ce dimanche. Il n'arrive qu'en 4e position des partis à égalité avec la gauche radicale alliée à Podemos.

La presse divisée

La presse espagnole était très partagée lundi. "Le oui s'impose", a titré le journal conservateur catalan La Vanguardia. "La majorité des Catalans dit non à l'indépendance", lui a répondu depuis Madrid le quotidien El Mundo.

Plus synthétique, le journal de centre-gauche El País considère, lui, que "les indépendantistes ont gagné les élections mais perdu leur plébiscite". Avant de poursuivre: Madrid "doit réagir dans l'urgence et ouvrir une voie pour le dialogue".

ats/sbad

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Appel à la désobéissance du parti d'Antonio Banos

Le parti indépendantiste de gauche radicale catalan CUP (Candidature d'unité populaire) a appelé dimanche à la "désobéissance" après la victoire du camp séparatiste aux élections régionales en Catalogne.

"La souveraineté catalane a été claire", a déclaré son dirigeant Antonio Baños lors d'une soirée avec des militants de son parti, organisée dans un quartier de Barcelone, Poblenou.

Avec les dix sièges de la CUP, qui multiplie son score par trois par rapport aux précédentes élections, le camp indépendantiste est majoritaire au parlement (72 sièges sur 135).

La CUP est cependant très loin idéologiquement d'Artur Mas, figure de proue de Junts pel Si, qui a obtenu 62 sièges dimanche. Elle a annoncé à plusieurs reprises qu'elle refuserait de l'investir président. Par ailleurs, elle a demandé un "plan d'urgence social".

Une lutte de longue date

En 1977 déjà, dans ce qui est l'une des plus riches provinces espagnoles, la bourgeoisie comme les paysans, les ouvriers et les artistes revendiquent l'autonomie, synonyme pour eux d'une vie meilleure et de plus de démocratie.

Dans cette émission intitulé Volem el estatut, Temps présent revient sur l'histoire de cette province espagnole et sur sa lutte pour l'autodétermination.