Dans son analyse des déficits de couverture pour les personnes âgées, l'OIT dénonce la discrimination en raison du sexe et de l'âge. Elle se traduit par un traitement systématiquement inégal des personnes âgées ayant besoin de soins par rapport aux plus jeunes, une forte pénurie de professionnels et un sous-financement public.
Selon l'OIT, 92% des plus de 65 ans sont exclus de soins de qualité en Afrique, 65% en Asie, 30% en Europe et 15% dans les Amériques.
Dans le monde, 11,9 millions de travailleurs sont actifs dans l'aide aux 563 millions de personnes âgées de plus de 65 ans. Ils sont 3,9 millions en Europe pour s'occuper de 131 millions de plus de 65 ans. L'OIT évalue à 13,6 millions le nombre de professionnels qui manquent pour donner des soins aux plus de 65 ans, dont 2,3 millions en Europe.
Travailleurs informels
Le recours aux travailleurs informels, le plus souvent des migrants (plus de 70%), et aux membres de la famille compense en partie ce "déficit abyssal".
ats/gax
Le personnel et les dépenses consacrés aux soins des seniors en Suisse
En Suisse, la proportion de travailleurs de soins de longue durée pour 100 personnes de plus de 65 ans atteint 5,2%, selon le rapport de l'OIT. La Norvège a la proportion la plus élevée (17,1%), devant la Suède (9,6%) et les Pays-Bas (7,3%). La proportion est de 1,1% en France et de 3,2% en Allemagne.
Les dépenses publiques consacrées aux soins de longue durée ont atteint 1,2% du PNB de la Suisse en moyenne pour la période 2006 à 2013. Les Pays-Bas ont dépensé le plus (2,3% de leur PNB), devant le Danemark (2,2%) et la Norvège (2,1%).
Environ 70% des soins sont payés de la poche des personnes âgées en Suisse et cela représente en moyenne 4% de leur budget. La Suisse compte 1,7 million de personnes de plus de 65 ans (17% de la population).