Séparées depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Allemagne de l'Ouest et Allemagne de l'Est, RFA et RDA, avaient toutefois entrevu leur réunion dès l'inattendue chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989.
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Mais après la joie de cet événement unique et des premières retrouvailles, la bonne humeur a vite cédé la place à l'urgence de cimenter politiquement, juridiquement, économiquement et administrativement deux entités complètement différentes.
Un regroupement parfois douloureux
La monnaie adoptée devient le Deutsche Mark et le Mark est-allemand est abandonné. Les deux compagnies de transports publics fusionnent pour former la Deutsche Bahn. Idem pour le secteur aérien avec la disparition d'Interflug au profit de Lufthansa.
Dans le même mouvement, entités politiques, armée, télécommunications ou encore fédérations sportives ont dû se rapprocher, plus ou moins facilement.
Des déséquilibres subsistent
"Les premières années, l'Allemagne s'est retrouvée dans une situation de déséquilibre profond", se souvient l'historien Paul Nolte, de l'Université libre de Berlin. Mais en quelques années, "l'Allemagne réunifiée est devenue quelque chose de normal", poursuit-il.
"Ossis" et "Wessis", du nom donné respectivement aux ex-Allemands de l'Est et de l'Ouest, se sont graduellement rapprochés, mais certaines différences et déséquilibres entre les deux Allemagne demeurent tenaces.
Premièrement, le chômage reste toujours plus élevé à l'Est, 10% contre 6%. Et les habitants de l'ex-RDA touchent un salaire inférieur. En moyenne, leurs revenus atteignent 75% de ceux des Allemands de l'Ouest.
D'autres déséquilibres notoires subsistent. Sur le plan démographique, par exemple, l'Est s'est graduellement dépeuplé depuis 1990. Malgré les efforts politiques, il n'abrite le siège d'aucune grande entreprise allemande. Enfin, aucun club de football de l'Est ne joue en Bundesliga.
... mais les différences s'atténuent
Selon un sondage récent de YouGov, 71% des Allemands à l'Ouest et 83% à l'Est estiment qu'il reste "de grosses différences" entre les deux parties du pays.
Interrogé par la RTS, le politologue Henrik Uterwedde est lui plus positif, évoquant un rapprochement graduel entre les deux entités, une hausse significative du PIB à l'Est (un tiers de plus entre 1990 et 2015) et un arrêt progressif du dépeuplement de l'Est.
Des pôles de compétitivité se sont aussi créés dans des villes comme Dresde ou Leipzig, souligne-t-il, avec notamment l'implantation de sociétés comme Amazon.
boi avec afp