"Il est trop tôt pour dire quel était le motif" du tueur, a déclaré vendredi le shérif du comté local. Le tireur, âgé de 26 ans et qui est mort lors d'un échange de coups de feu avec les forces de l'ordre, suivait des cours à l'université, selon la chaîne télévisée américaine CNN.
La police a découvert un véritable arsenal sur le campus de l'université d'Umpqua et chez le tueur: 13 armes, un gilet pare-balles posé près d'un fusil sur le campus ainsi que cinq chargeurs.
Toutes les armes, dont six retrouvées sur le campus et sept au domicile du tueur, avaient été achetées légalement, relançant une nouvelle fois le débat sur leur contrôle.
>> Lire : Depuis le début 2015, il y a eu plus d'une fusillade par jour aux Etats-Unis
"Ces choses-là arrivent", dit Jeb Bush
Le président Barack Obama s'est exprimé à nouveau sur ce drame vendredi pour dénoncer l'"inaction" des élus à réguler davantage l'accès aux armes à feu.
Il a aussi ironisé sur des propos controversés de son adversaire républicain Jeb Bush, qui a affirmé au sujet de la tuerie que "ces choses-là arrivent".
"Les Américains devraient entendre cela et juger par eux-mêmes en tenant compte du fait que tous les deux mois, nous avons une tuerie. Et ils pourront décider s'ils pensent que «ces choses-là arrivent»", a estimé Barack Obama.
Veillée
Dans la nuit de vendredi à samedi, une centaine d'habitants et des proches de certaines victimes s'étaient réunis pour une veillée à la bougie devant l'hypermarché Walmart, où travaillaient deux des victimes.
afp/sbad
Motifs peu clairs
Le shérif n'a pas confirmé si, comme le rapportent plusieurs médias, le tueur avait demandé aux étudiants de dire s'ils étaient chrétiens avant d'abattre ceux qui répondaient oui, un à un, dans leur salle de classe.
Le Southern Poverty Law Center, une organisation qui suit aux Etats-Unis les groupes incitant à la haine, a estimé que la tuerie "avait toutes les caractéristiques d'un crime classique motivé par la haine" et que le tireur avait "choisi ses victimes en fonction de leur religion".
"Il semble s'agir d'un jeune homme en colère, plein de haine", a confié un policier au New York Times.
Crâne rasé, bottes militaires, pantalon de treillis et T-shirt blanc: il s'habillait toujours de la même façon, ont assuré des voisins au journal, le décrivant comme étant un jeune homme anxieux et taciturne, qui vivait avec sa mère.
Le portrait du tueur restait pourtant flou vendredi, sa demi-soeur, Carmen Nesnick, peignant une toute autre image sur CBS: "Il plaçait toujours les autres avant lui".
Un jeune vétéran a agi en héros
Un jeune vétéran de l'armée de terre américaine a été élevé au rang de héros aux Etats-Unis pour avoir tenté de freiner l'avancée du meurtrier de l'université de l'Oregon au péril de sa vie.
Lorsque la fusillade a débuté, les étudiants se sont protégés comme ils pouvaient. Mais l'un d'eux, 30 ans, s'est précipité vers le bâtiment où avait lieu la tuerie, ont rapporté des témoins et des membres de sa famille.
Selon sa tante, il a tenté de bloquer la porte d'une salle de classe avec son corps pour empêcher le tireur d'y entrer, en vain.
"Il s'est fait tirer dessus trois fois, est tombé par terre, a regardé le tireur et lui a dit "c'est l'anniversaire de mon fils aujourd'hui", et s'est fait tirer dessus deux fois de plus", a raconté sa tante à CBS.
Il a survécu mais "va devoir réapprendre à marcher".