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Le spectre de l'instabilité plane sur les élections au Portugal

Les Portugais sont appelés aux urnes ce dimanche. [Keystone - José Séna Goulao]
Les Portugais se rendent aux urnes pour les élections législatives / Le 12h30 / 1 min. / le 4 octobre 2015
Les Portugais se rendent aux urnes dimanche pour des élections législatives. Après quatre ans de rigueur, la coalition de droite pourrait réussir l'exploit de se maintenir au pouvoir, mais sans majorité absolue.

Si tous les derniers sondages donnent l'avantage à l'alliance entre le Parti social-démocrate (PSD, centre droit) et le CDS (droite), la créditant en moyenne de 37,5% des intentions de vote, contre 32,5% à l'opposition socialiste, aucun ne lui confère une majorité absolue.

"J'espère que le pays ne sera pas bloqué, faute d'absence de majorité au Parlement", s'est inquiété vendredi le Premier ministre sortant Pedro Passos Coelho.

Un an et demi après la sortie du Portugal de son plan de sauvetage international, la perspective d'un gouvernement minoritaire, suspendu à des accords parlementaires aléatoires, suscite des inquiétudes.

Pas de grande coalition

"Une impasse politique risque de compliquer une situation déjà délicate, notamment sur un plan financier, et de retarder l'indispensable assainissement budgétaire", commente Joao Cesar das Neves, professeur d'économie à l'Université catholique de Lisbonne.

Une grande coalition entre l'alliance de droite et le Parti socialiste (PS), option chère au président de la République, le conservateur Anibal Cavaco Silva, ne semble pas à l'ordre du jour."Il n'y a pas d'accord possible entre le PS et la coalition de droite", a tranché Antonio Costa, chef de l'opposition socialiste.

Alliance de gauche?

Le PS pourrait être tenté, malgré des divergences idéologiques, de faire front commun avec le Parti communiste et le Bloc de gauche, qui totalisent 16 à 18% des voix.

Une majorité parlementaire lui permettrait de renverser un gouvernement de droite minoritaire, avec une motion de censure. Mais la sortie de l'euro exigée par le Parti communiste et la restructuration de la dette prônée par le Bloc de gauche sont des lignes rouges que le PS ne semble pas prêt à franchir.

afp/fisf

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La balle dans le camp du président

En cas de blocage, "la solution, certes provisoire, pourrait passer par un gouvernement dirigé par une personnalité qui inspire confiance à la droite et à la gauche", suggère le politologue José Antonio Passos Palmeira.

La balle sera dans le camp du président Anibal Cavaco Silva qui doit décider s'il confie la formation d'un gouvernement à un éventuel vainqueur sorti des urnes sans majorité absolue ou à des partis prêts à nouer des alliances parlementaires.