"L'hôpital est hors d'état de fonctionner", a ajouté Bruno Jochum. "Les patients qui se trouvent dans un état critique ont été transférés vers d'autres établissements médicaux. Plus aucun employé de Médecin sans frontières (MSF) ne travaille là-bas", a déclaré de son côté une porte-parole de l'ONG en Afghanistan.
"A l'heure actuelle, je ne peux pas vous dire si le centre de traumatologie de Kunduz rouvrira ou pas", a-t-elle précisé.
"Une négligence dramatique"
Pour le directeur des opérations de MSF Suisse, "ce sont les fondamentaux de l'action humanitaire qui ont été attaqués". Il a réitéré la demande de son organisation pour qu'"une enquête indépendante" soit conduite. Selon Bruno Jochum, cette attaque est "au minimum une négligence dramatique, et au maximum un crime de guerre".
Revoir l'interview de Bruno Jochum dans le 19h30:
Un coup terrible pour la population
La fermeture du centre de soins de MSF est un coup terrible pour la population civile de Kunduz prise dans les combats entre l'armée afghane et les rebelles talibans pour le contrôle de cette grande ville du nord afghan.
C'est en effet le seul établissement capable de soigner les blessures de guerre les plus graves dans le nord-est de l'Afghanistan.
Frappes répétées
Dans la nuit de vendredi à samedi, le bâtiment principal du complexe de MSF a été la cible de frappes répétées "pendant près d'une heure" après que l'ONG a averti les armées afghane et américaine que son établissement avait été touché par de premiers tirs.
>> Lire aussi : Les USA reconnaissent avoir frappé près de l'hôpital de MSF en Afghanistan
Au moins 22 personnes ont péri, dont 12 employés de l'ONG, dix patients, parmi lesquels trois enfants. L'attaque a aussi fait 37 blessés.
afp/sbad
Résultats de l'enquête de l'Otan dans quelques jours
La mission de l'Otan en Afghanistan a dit dimanche s'attendre à ce que l'enquête diligentée après le bombardement de l'hôpital de MSF soit rapidement terminée.
Les résultats de l'enquête préliminaire menée par une équipe multinationale seront connus "d'ici quelques jours", précise l'Otan dans un communiqué.