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L'exécutif français soutient Air France et condamne les violences

Le Premier ministre Manuel Valls a déploré l'image que ces incidents donnent de la France et de sa compagnie aérienne à l'étranger.
Le Premier ministre Manuel Valls a déploré l'image que ces incidents donnent de la France et de sa compagnie aérienne à l'étranger.
François Hollande et Manuel Valls ont apporté mardi un soutien appuyé à la direction d'Air France, au lendemain des violences qui ont suivi l'annonce d'un nouveau plan de redressement de la compagnie.

En déplacement au Havre, le chef de l'Etat a déploré les conséquences négatives sur l'attractivité de la France des images, qui ont fait le tour du monde, de deux hauts responsables de l'entreprise molestés par des manifestants.

>> Lire : Des dirigeants d'Air France molestés après l'annonce d'une restructuration

"A l'inverse, un dialogue responsable, avec un patronat qui prend les décisions qui sont attendues et des responsables syndicaux qui jouent la carte (...) du compromis et de la négociation, c'est un atout de plus", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre Manuel Valls est pour sa part allé rencontrer au siège d'Air France, sur l'aéroport de Roissy, les dirigeants de l'entreprise, dont le directeur des ressources humaines et le responsable de l'activité long-courrier, pourchassés lundi par des salariés en colère qui ont arraché leurs vêtements.

"La lucidité oblige chacun à se rendre compte qu'il faut des efforts"

Aux côtés du PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, et de Frédéric Gagey, celui d'Air France, il a défendu la nécessité de nouveaux efforts face à la concurrence mondiale.

"Le gouvernement, l'Etat, soutient Air France, qui a besoin de relever des défis considérables", a déclaré le Premier ministre. "Je suis là pour soutenir la direction dans cette entreprise de redressement, d'efforts indispensables."

"La lucidité oblige chacun à se rendre compte qu'il faut des efforts et qu'on ne peut pas en rester au statu quo", a ajouté le Premier ministre, qui a également dit adresser un message de confiance à la fois à la direction et au personnel du groupe.

reuters/ptur

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Nicolas Sarkozy estime que la France est dans la "chienlit"

Nicolas Sarkozy a qualifié mardi de "chienlit" la situation en France, évoquant notamment les incidents à Air France.

"On n'est pas en 1793. On ne peut pas accepter que deux dirigeants soient au bord de se faire lyncher par des hommes en tenue de syndicaliste, avec des syndicats qui ont pignon sur rue et qui ont tous appelé à voter pour Hollande en 2012", a déclaré l'ex-chef de l'Etat devant le groupe Les Républicains de l'Assemblée nationale.

"C'est la chienlit, c'est le délitement de l'Etat", a ajouté le président des Républicains, selon des députés présents.

L'extrême gauche dénonce l'attitude "provocatrice" d'Air France

L'extrême gauche a pris le contrepied de l'indignation de la majorité du monde politique et imputé les incidents de lundi à l'attitude de la direction d'Air France, jugée "provocatrice" et "insupportable" par le secrétaire national du Parti communiste.

"Ce plan de licenciement de 2900 postes est une énorme violence sociale", a déclaré Pierre Laurent à Public Sénat. "Evidemment, on peut condamner (...) les actes commis. Mais il faut mettre tout sur la table, dans ce cas, et aussi l'attitude scandaleuse et méprisante de la direction."

Le dirigeant du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon s'est pour sa part indigné sur les réseaux sociaux des réactions de la "meute" des "bien-pensants", à qui "la mort sociale" à laquelle sont condamnés les licenciés économiques ne tire pas une larme.

Des syndicats redoutent 5000 autres pertes d'emplois

Air France mettra en oeuvre 5000 suppressions de postes en plus de celles annoncées lundi dans le cadre de son nouveau plan de restructuration, ont déclaré mardi à Reuters deux sources syndicales, confirmant une information du Canard Enchaîné.

La compagnie française a toutefois indiqué qu'à ce stade elle n'avait pas prévu davantage que les 2900 suppressions de postes d'ici 2017 annoncées lundi.