La Russie, alliée de Damas, mène depuis le 30 septembre des frappes en Syrie pour appuyer le régime syrien. Ces attaques étrangères dans la région s'ajoutent à l'opération américaine "Inherent resolve", qui vise depuis l'été 2014 le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.
En compilant les informations disponibles sur les raids (voir encadré "méthodologie"), les cibles des deux grandes puissances apparaissent comme divergentes:
La carte des frappes étrangères en Syrie et en Irak en 2015 (jusqu'au 4 octobre):
Les Etats-Unis semblent effectivement viser des places fortes de l'EI ou des zones de combats impliquant les djihadistes (zones noires: en foncé où l'EI a une présence importante, en clair les régions peu ou pas habitées).
Alors que Moscou affirme s'attaquer à des positions de l'EI et des "terroristes", les premières frappes russes ont pour l'instant principalement cherché à renforcer les positions de Damas, touchant des zones tenues par des rebelles et djihadistes non affiliés à l'EI dans l'ouest du pays.
Cette différence stratégique se constate mieux sur notre carte limitée à la période comprise entre le 24 septembre et le 4 octobre 2015:
Les principales zones touchées par des frappes américaines ont été des zones de combats, comme Kobané, où 560 raids aériens ont appuyé les combattants kurdes, tout comme à Hassaké (466 frappes). Les régions des villes de Mossoul et Ramadi, tombées en main de l'EI ont aussi été des cibles prioritaires.
Le détail des frappes américaines en Syrie et en Irak:
Marc Renfer, collaboration: Valentin Tombez
Méthodologie
Les informations sur les frappes américaines proviennent du site de la Défense, qui communique sur ses attaques, indiquant avoir touché certaines "zones".
Les coordonnées utilisées sur notre carte n'indiquent donc pas des lieux précis de bombardements, mais donnent une idées des régions.
Concernant les frappes russes, la communication militaire russe étant plus opaque, notre carte se base sur différentes sources ayant compilé les raids, notamment les annonces officielles et des réseaux de militants et de monitoring.
Les zones de contrôles correspondent à une estimation de la situation actuelle. L'évolution constante du conflit et les difficultés sur le terrain ne permettent pas d'avoir des informations 100% fiables.