La grande conférence de Paris sur le climat (COP 21), qui se tiendra de fin novembre à début décembre, se fixe pour objectif de contenir la hausse des températures terrestres à 2 degrés d'ici la fin du siècle.
Invité mercredi de l'émission Forum, Noël Mamère pense que cet objectif ne sera pas tenu. "Nous sommes dans des sociétés de voracité qui ne veulent pas renoncer à l'utilisation des énergies fossiles", souligne-t-il. "Tant que nous ne voudrons pas nous engager sur l'efficacité énergétique, les économies d'énergie, les énergies alternatives, nous n'y parviendrons pas."
L'écologiste dénonce aussi les "lobbies très puissants qui sont à l'œuvre, et qui montrent la duplicité du discours sur la question du climat."
Taxe sur le carbone incontournable
Cette conférence mondiale ne sert pas à rien, précise Noël Mamère, mais elle n'accouchera pas de dispositions contraignantes. "La première et la seule décision qu'il faudrait prendre et appliquer à l'ensemble de la Planète, c'est de donner un prix au carbone en finançant comme cela a été promis le Fonds vert de 100 milliards d'euros. Pour l'instant, on en est très, très loin."
La difficile tâche des écologistes
Le message écologiste est de plus en plus difficile à faire passer, reconnaît l'ancien membre d'Europe-écologie les Verts. "C'est compliqué parce que les écologistes considèrent que le monde n'est pas binaire. Or on voit bien qu'il y a une tendance lourde à vouloir transformer le monde en un monde binaire. Cela exclut toute conception de la complexité du monde (…) et c'est ça qui fait la menace d'effondrement qui pèse sur nous".
Noël Mamère fait preuve, tout de même, d'un peu d'optimisme. "Je pense que les sociétés humaines ne sont pas suicidaires", dit-il, "elles arriveront à mettre en place des outils qui permettront de transformer notre système et notre logiciel."
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Figure du combat écologiste
Ancien journaliste, Noël Mamère est surtout une figure du combat écologiste en France.
Il a été le candidat des Verts à la présidentielle française de 2002 puis l'un des leaders d'Europe-Ecologie les Verts (EEV), un parti qu'il a quitté en 2013.
Il est député à l’Assemblée nationale depuis 1997 et maire de la commune de Bègles en Gironde depuis 1989.