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La présidente brésilienne Dilma Rousseff sur la sellette

La présidente brésilienne, Dilma Rousseff. [Adriano Machado]
La présidente brésilienne, Dilma Rousseff. - [Adriano Machado]
La cour des comptes brésilienne a rejeté mercredi la gestion des comptes publics de l'Etat pour l'année dernière, ouvrant la voie à une possible destitution de la présidente Dilma Rousseff.

A l'unanimité, les membres de la cour des comptes (TCU) ont estimé que la présidente avait commis une série d'irrégularités pour camoufler une aggravation du déficit budgétaire en 2014.

C'est la première fois que la cour rejette les comptes présentés par un chef d'Etat depuis de 80 ans.

Même si l'avis du TCU n'a pas de valeur contraignante, il ne manquera pas d'être brandi par l'opposition comme un argument de poids en faveur d'une destitution de Dilma Rousseff par le Congrès.

Le gouvernement va faire appel

Le procureur général du Brésil, Luis Adams, a déclaré que le gouvernement ferait appel auprès de la Cour suprême. "Ce n'est pas terminé", a-t-il dit, jugeant que cette décision avait été prise sans base légale.

Le président de la chambre basse du parlement, Eduardo Cunha, a indiqué qu'aucun vote ne se tiendrait rapidement au parlement sur la recommandation de la cour des comptes. Il importera avant cela que la question soit examinée de près en commission, a-t-il ajouté.

agences/fb

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Long parcours parlementaire

Le rapport du TCU ne sera soumis au vote du Congrès (députés et sénateurs réunis en plénière) qu'au terme d'un parcours parlementaire assez long, probablement pas avant début 2016.

Parallèlement, le président du Congrès des députés, Eduardo Cunha, farouche adversaire de Dilma Rousseff, étudie actuellement plusieurs demandes de destitution de la présidente.

Conformément à ses prérogatives, il lui appartient de les filtrer, en les classant sans suite ou en les soumettant à la chambre basse.

Enquêter sur la campagne présidentielle

La justice électorale brésilienne a décidé mardi soir de rouvrir une enquête sur la campagne électorale de la présidente Dilma Rousseff.

Cette procédure pourrait éventuellement déboucher sur une annulation de sa réélection en 2014.

Le Tribunal supérieur électoral a jugé recevable une des cinq demandes présentées par le Parti de la social-démocratie brésilienne, le principal parti d'opposition de droite, dont le candidat Aecio Neves a été battu de justesse par Dilma Rousseff en 2014.

Cette procédure pourrait déboucher sur un classement, une simple amende ou l'annulation pure et simple du mandat de la cheffe de l'Etat.