A la veille des premiers transferts de réfugiés au sein de l'UE, les 28 Etats membres ont fait front commun jeudi sur le renvoi systématique des "migrants économiques" vers leurs pays d'origine.
"L'augmentation du taux de reconduite doit avoir un effet dissuasif sur l'immigration clandestine", ont déclaré les 28 ministres dans une déclaration commune. Ils considèrent en outre la détention comme "un moyen légitime en dernier ressort" pour éviter que les étrangers en situation irrégulière ne disparaissent avant d'être reconduits.
Ils ont aussi évoqué la création d'un corps européen de gardes-frontières pour faire face à l'afflux de réfugiés et de migrants.
Davantage de leviers
Les ministres expliquent qu'ils envisagent d'utiliser davantage de "leviers", dont celui de l'aide financière, pour convaincre les pays d'origine d'accepter le retour de leurs ressortissants reconduits.
Selon les chiffres de la Commission européenne, le taux de reconduite est pour le moment inférieur à 40%.
ats/rens
"Protéger ceux qui en ont besoin"
"Les retours sont toujours durs, mais nous ne pouvons accueillir et soutenir les réfugiés ayant besoin d'être protégés que si ceux qui n'en ont pas besoin ne viennent pas ou sont rapidement reconduits", a déclaré le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière.
Ceux qui "n'ont pas besoin d'une protection internationale doivent retourner dans leurs pays d'origine", a résumé le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn.
"La Suisse doit s'engager"
La Suisse doit s'engager en faveur d'une politique d'asile solidaire en Europe. La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga a appelé à se serrer les coudes pour résoudre la crise migratoire lors de la conférence de l'UE.
"Ceux qui ont besoin de protection doivent l'obtenir", a-t-elle plaidé jeudi. Et les pays d'origine des requérants déboutés doivent être incités à les reprendre par exemple via un soutien accru en aide au développement, domaine dans lequel la Suisse peut se targuer de "bonnes expériences", marquées par une relation "équitable".
Par ailleurs, la conseillère fédérale a souligné l'importance des "hotspots". Ces centres d'accueil constituent "une condition sine qua non pour la répartition des migrants".