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Plus de 90 morts à Ankara dans le pire attentat qu'a connu la Turquie

Turquie: le pays est confronté à l’attentat le plus meurtrier de son histoire
Turquie: le pays est confronté à l’attentat le plus meurtrier de son histoire / 19h30 / 1 min. / le 10 octobre 2015
Une double explosion survenue samedi matin dans une manifestation pacifiste à Ankara, la capitale turque, a fait au moins 95 morts et des centaines de blessés, selon les services du Premier ministre.

Près de 250 personnes sont soignées, dont 48 en soins intensifs, précisent les autorités turques. Le parti prokurde HDP parlait plus tôt lui de 97 morts.

Manifestation pacifiste

Deux fortes explosions se sont produites à quelques secondes d'intervalle peu après 10h00 alors que les participants à une "marche pour la paix" commençaient à se rassembler pour dénoncer la reprise des violences dans le sud-est du pays entre l'armée turque et les séparatistes kurdes.

Il s'agit d'une "attaque terroriste", a-t-on appris auprès de responsables gouvernementaux turcs, en état d'alerte, qui enquêtent sur la piste d'un attentat suicide. Il s'agit du plus grave attentat jamais commis en Turquie.

>> Les précisions de Constance de Bonnaventure depuis Ankara :

Turquie - Attentat: les précisions de Constance de Bonnaventure depuis Ankara
Turquie / Attentat: les précisions de Constance de Bonnaventure depuis Ankara / 19h30 / 1 min. / le 10 octobre 2015

Confusion autour des instigateurs

Le dirigeant du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), Selahattin Demirtas, a déclaré que l'attaque d'Ankara s'inscrivait dans la continuité de celles commises contre un rassemblement électoral de son parti à Diyarbakir et à Suruç, dans le sud de la Turquie, près de la frontière syrienne, où un attentat suicide imputé à l'Etat islamique a fait 32 morts le 20 juillet.

Certains voient la main de l'Etat dans ces trois attentats contre des intérêts kurdes et accusent Erdogan et l'AKP de chercher à attiser le sentiment nationaliste, accusation que les dirigeants turcs rejettent avec véhémence.

>> L'avis d'Ahmet Insel, économiste et politologue turc :

Attentat à Ankara. [AFP - Adem Altan]AFP - Adem Altan
Ankara confrontée au plus grave attentat de son histoire / Forum / 6 min. / le 10 octobre 2015

agences/jvia/mac

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Erdogan condamne une "attaque haineuse"

"Je condamne fermement cette attaque haineuse contre notre unité et la paix de notre pays", a réagi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

La Suisse a exprimé à la Turquie sa "sympathie", a indiqué le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Berne est "en pensées avec les autorités et le peuple turc, spécialement à l'égard des victimes et de leurs familles", ajoute le texte.

L'UE, par la voix de la cheffe de sa diplomatie Federica Mogherini, a appelé "le peuple turc et toutes les forces politiques doivent rester unis face aux terroristes et contre tous ceux qui tentent de déstabiliser le pays".

Le PKK affirme cesser ses activités de guérilla en Turquie

Quelques heures après le double attentat à Ankara, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a appelé ses combattants à cesser leurs activités de guérilla en Turquie sauf dans les cas où ils seraient attaqués, a indiqué un site internet d'informations proche du groupe.

Il y a trois mois, le PKK avait mis fin au cessez-le-feu qu'il observait depuis deux ans en Turquie.

Rassemblements de solidarité en Suisse

Plus d'un millier de personnes ont exprimé samedi à Zurich leur solidarité envers les victimes des attentats meurtriers d'Ankara et leurs critiques vis-à-vis du gouvernement du président Erdogan.

A Genève, 350 personnes se sont réunies devant l'ONU.

Des rassemblements ont également été tenus à Berne et à La Chaux-de-Fonds.