"Il y a des régions où les gens ont peur, peur d'aller voter, peur de s'opposer", souligne le socialiste zurichois lundi sur RTS La Première alors que les électeurs turcs sont appelés à voter pour un scrutin législatif anticipé le 1er novembre prochain.
"L'ambiance a profondément changé en Turquie depuis le 7 juin dernier, où tout le monde était content", observe-t-il. Au soir d'élections législatives suivies, le parti islamo-conservateur (AKP) du président Recep Tayyip Edogan perdait la majorité absolue qu'il détenait depuis treize ans au Parlement, le contraignant à former un gouvernement de coalition avec - notamment - le parti kurde HDP.
Or, ce dernier n'a pas mâché ses mots depuis samedi, mettant en cause la responsabilité directe du gouvernement dans cette attaque.
"Le HDP est devenu un parti turc"
"Le problème est qu'Erdogan n'a jamais appris à partager le pouvoir", relève Andreas Gross qui rappelle que jusqu'ici il a davantage bombardé les zones kurdes que celles occupées par le groupe Etat islamique".
Cela est d'autant plus problématique que le HDP ne peut plus être considéré comme un parti nationaliste kurde. "C'est devenu un parti turc, beaucoup de gens de gauche, non kurde, ont voté pour lui", analyse le politologue.
jgal
Le dernier bilan de l'attentat évoque au moins 97 morts
Le double attentat-suicide d'Ankara, le plus meurtrier jamais commis sur le sol de la Turquie, a fait au moins 97 morts, selon un nouveau bilan rendu public dimanche soir par les services du Premier ministre Ahmet Davutoglu. Les autopsies ont permis d'identifier 95 victimes.
Le parti démocratique des peuples (HDP), principal parti prokurde du pays, a de son côté fait état de 128 morts.
L'enquête dirigée par le procureur d'Ankara a par ailleurs permis d'établir que les deux kamikazes à l'origine de la déflagration qui a visé samedi matin une manifestation de l'opposition favorable à la cause kurde devant la gare centrale d'Ankara étaient des hommes.