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Amnesty accuse les forces kurdes syriennes de "crimes de guerre"

Les forces kurdes syriennes combattent le groupe Etat islamique, notamment à Kobané. [AP Photo/Jake Simkin]
Les forces kurdes syriennes combattent le groupe Etat islamique, notamment à Kobané. - [AP Photo/Jake Simkin]
Les déplacements forcés de population et les destructions de maisons menés par les forces kurdes dans le nord de la Syrie constituent des "crimes de guerre", affirme mardi Amnesty International.

Selon l'ONG, une mission envoyée dans 14 villes et villages de ce secteur de Syrie "a découvert une vague de déplacements forcés et de destructions de maisons qui constituent des crimes de guerre commis par l'administration autonome" kurde syrienne.

Cette administration s'est mise en place lorsque l'armée syrienne s'est retirée de la quasi-totalité de cette partie à majorité kurde du pays en 2012. Les forces de sécurité kurdes y combattent le groupe djihadiste Etat islamique.

Village détruit à 94%

Selon Amnesty, les destructions observées ne sont pas le résultat des combats, mais d'une "campagne délibérée et coordonnée de punition collective des habitants de villages auparavant contrôlés par l'EI ou soupçonnés d'abriter des partisans de l'EI".

D'après des images satellite examinées par l'organisation, le village de Housseiniya (nord-est) a été détruit à 94% entre juin 2014 et juin 2015. "Ils ont apporté des bulldozers, ils ont détruit les maisons", a dit un habitant cité par l'ONG.

afp/fisf

Un "avant-après" d'un village rasé publié par Amnesty:

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Des "cas isolés", selon les forces kurdes

"En détruisant délibérément les maisons de populations civiles, et dans certains cas en rasant et en brûlant des villages entiers, ainsi qu'en déplaçant des habitants sans but militaire justifiable, l'administration autonome abuse de son pouvoir et bafoue le droit humanitaire international", a indiqué Lama Fakih, une responsable d'Amnesty International.

Déjà montrées du doigt pour ces agissements, les forces kurdes syriennes répondent régulièrement que ces accusations portent sur des "cas isolés".