Publié

"David Cameron risque de perdre son référendum sur l'UE"

Graham Watson.
Graham Watson politicien britrannique, ancien eurodéputé / L'invité de la rédaction / 23 min. / le 15 octobre 2015
Alors que s'ouvre le sommet européen des chefs d'Etat et de gouvernement à Bruxelles, l'ancien eurodéputé Graham Watson estime que le Premier ministre britannique est dans une situation inconfortable face à l'Union européenne.

"Je pense que David Cameron risque de perdre son référendum sur l'UE parce qu’il n’a pas réussi à convaincre ses compatriotes des bénéfices d'appartenir à l'Union. Beaucoup d'entre eux regardent le continent avec peur", a déclaré jeudi Graham Watson dans le Journal du matin.

Au mois de mai dernier, après la victoire des conservateurs aux législatives, l’avenir européen de la Grande-Bretagne paraissait clair. Le Premier ministre conservateur avait annoncé d'ici 2017 un référendum sur la sortie de l'Union européenne (UE).

Or, rien n'a émergé depuis. David Cameron n'a toujours pas dressé clairement les réformes qu'il attend de Bruxelles alors qu'il fait face à une vague d'euroscepticisme sans précédent dans son pays.

Situation tendue

Voilà une situation qui n'est pas sans poser problème vis-à-vis d'une UE qui commence à s'impatienter. "Qu'est-ce que David Cameron veut vraiment? Voilà la question que se pose Bruxelles à l'heure actuelle", estime celui qui est actuellement président de l'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe.

Pour Graham Watson, le chef du gouvernement est dans une position problématique: "Il doit satisfaire son parti, devenu très anti-européen tout en négociant avec l'Europe. Un parti qui pourrait ne pas faire campagne pour rester dans l'UE si son leader rentre les mains vides de Bruxelles."

La situation est donc tendue pour David Cameron selon l'ancien eurodéputé. D'autant que ce dernier voit une "idée erronée" faire son chemin en Grande-Bretagne: le pays pourrait vivre confortablement en-dehors de l'Union, avec la présence d'accords bilatéraux comme dans le cas de la Suisse. "Mais les gens ne sont pas conscient du prix à payer pour ce privilège. Et puis, ils n’imaginent pas qu’on n’aura plus aucune influence sur les lois et les normes qui seront adoptées au niveau européen."

>> A écouter :

"Pour danser le tango, il faut être deux", selon Jean-Claude Juncker. [AP Photo / Keystone - Geert Vanden Wijngaert]AP Photo / Keystone - Geert Vanden Wijngaert
Que peut offrir l'Europe à la Grande-Bretagne? / Le Journal du matin / 4 min. / le 15 octobre 2015

kg

Publié