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La fin du voyage d'Exils: le point sur le destin des migrants accompagnés

Exils
"Exils" #12: bilan final de l'opération / Tout un monde / 2 min. / le 21 octobre 2015
Pendant trois semaines, le journaliste Nicolae Schiau a suivi la route de six jeunes Syriens jusqu'en Allemagne et en France, dans le cadre de l'opération Exils. Le point sur le destin de ces migrants.

Jamal, K., Ali, Nayef, Yusef  et l'anonyme "No picture": ils étaient six jeunes Syriens de 13 à 24 ans, rencontrés à la gare routière de Kilis, en Turquie, alors qu'ils embarquaient quelques minutes plus tard dans un bus pour Istanbul. L'objectif était l'Allemagne pour quatre d'entre eux. Le cadet K. (13 ans) souhaitait pour sa part se rendre en Suède rejoindre un oncle. Enfin Nayef rêvait d'Angleterre pour y devenir médecin. L'opération Exils était lancée - un reportage documenté sur la trace des migrants à consulter sur rts.ch/exils.

De la Turquie à L'Allemagne

Première étape pour ces jeunes après la Turquie: la traversée de la mer Egée pour aller en Grèce. Une étape rendue difficile par l'intensification des contrôles policiers, mais qui est réussie à la seconde tentative. A cette occasion, Nicolae Schiau constate que les migrants peuvent débourser jusqu'à 2500 euros pour la traversée vers l'Europe. Lire: Les migrants paient jusqu'à 2500 euros pour rejoindre la Grèce

Arrivés au camp de Mytilène, les jeunes Syriens tombent sur des conditions difficiles en raison de l'afflux de migrants. Ils rejoignent ensuite Athènes et embarquent pour un long périple en bus et en train à travers la Macédoine, la Serbie, la Croatie, la Hongrie, l'Autriche puis l'Allemagne. Avec ce constat: beaucoup de pays font tout pour que les migrants ne s'éternisent pas et traversent le plus rapidement possible leur territoire pour aller chez le voisin.

Fin de parcours à Nordhorn

Le voyage les mène finalement à Nordhorn, dans le nord de l'Allemagne, où quatre des six jeunes se laissent séduire par la proposition d'intégration des autorités. Pour ceux qui rêvaient d'Allemagne -c'est à dire le noyau dur du groupe - l'exil est terminé.

Le jeune K. trouve quant à lui de nouveaux compagnons de route pour continuer jusqu'en Suède, où il est "bien arrivé", selon un message envoyé samedi dernier à Nicolae Schiau. Enfin Nayef, 20 ans, décide de poursuivre  son rêve anglais.

Calais, la barrière infranchissable

Afin de constater les conditions qui règnent à Calais, le journaliste de la RTS effectue une dernière étape en France et y retrouve Nayef. Ce dernier est installé dans la "jungle", comme tous les migrants qui rêvent de faire le saut comme lui, pour l'instant sans succès en raison de la très forte présence policière. Lire:  La "jungle" de Calais: "un bidonville... avec des endroits chaleureux"

Le parcours documenté de Nicolae Schiau s'achève ainsi sur cette dernière étape. Nayef est pour le moment bloqué dans cette "jungle" et espère franchir le tunnel de la Manche. Il évalue également la possibilité de faire appel aux coûteux services d'un passeur (4000 livres sterling pour traverser, soit près de 6000 francs suisses).

Calais apparaît donc pour le moment comme une barrière infranchissable après 6000 kilomètres parcourus. Mais Nayef l'a promis: il va continuer chaque jour de tenter sa chance pour pouvoir un jour arriver à bon port en Angleterre.

Jérôme Zimmermann

Exils - La route des migrants à travers un reportage augmenté

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