Au total, la Slovénie a dénombré 34'131 arrivées de migrants depuis samedi. La Slovénie s'estime débordée par cet afflux, alors que plus de 10'000 migrants attendaient jeudi matin sur son territoire de pouvoir continuer leur route vers l'Autriche puis l'Allemagne.
Et le flux devait rester important. De 2000 à 3000 migrants attendaient déjà à la frontière croate de pouvoir à leur tour entrer en Slovénie, un petit pays de deux millions d'habitants, selon la police.
La tension est également brièvement montée à la frontière avec l'Autriche que plus d'un millier de personnes ont traversée à pied, en lieu et place des autobus prévus, croyant sans doute, selon l'hypothèse de la police, être arrivées en Allemagne.
Frontière hongroise fermée
La Slovénie, qui a fait appel à une aide européenne, doit recevoir en fin d'après-midi le commissaire européen aux Migrations Dimitris Avramopoulos pour lui faire part de ses besoins.
Ce pays est devenu samedi le principal pays d'entrée de migrants en zone Schengen en Europe centrale depuis que la Hongrie a fermé sa frontière croate par où transitait auparavant le flux. Le 23 septembre, Budapest avait dénombré un nombre record de 10'046 arrivées en une journée.
>> Lire : La frontière entre la Hongrie et la Croatie fermée aux migrants
Sommet des Balkans à Bruxelles
Les chefs d'Etat et de gouvernement d'Autriche, de Bulgarie, de Croatie, d'Allemagne, de Grèce, de Hongrie, de Roumanie, de Macédoine, de Serbie et de Slovénie se retrouveront dimanche à Bruxelles.
Ce mini-sommet a été convoqué pour tenter de coordonner l'action de ces pays d'Euope centrale et de l'Est face à une "situation d'urgence" dans les Balkans, a indiqué la Commission européenne.
afp/dk
L'Europe divisée face à cet exode
L'UE, confrontée à la pire crise migratoire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, est divisée sur la façon de répondre à cet exode.
Illustration de ces divisions: les partis conservateurs de l'Union européenne réunis mercredi et jeudi à Madrid ont appelé au renforcement des frontières extérieures de l'Europe.
"Nous ne pouvons pas accepter l'ensemble de la misère du monde", a plaidé Joseph Daul, président du Parti populaire européen qui regroupe ces partis conservateurs.
Au même moment, Jean-Claude Juncker dénonçait "une Europe qui se nombrilise, (...) qui se ferme aux espoirs et à l'attente des autres", avouant même "presque de pleurer" devant le "long cortège de réfugiés qui rappelle les images de la fin de la Deuxième Guerre".
L'ONU dénonce la République tchèque pour détention "dégradante" des migrants
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l'Homme a vivement dénoncé jeudi la République Tchèque pour la détention "systématique" et dans "des conditions dégradantes" de migrants et de réfugiés, en particulier des enfants.
Les personnes détenues sont privées de leur téléphone portable et des "informations crédibles" indiquent qu'ils seraient fouillés pour leur confisquer 250 couronnes tchèques (10 dollars) quotidiens par personne pour leur séjour en centre de détention.
Le Comité de l'ONU a rappelé que la détention pour immigration doit être strictement une mesure d'ultime recours.