100'000 places d'accueil supplémentaires, indispensable?
L'Union européenne a décidé dimanche à Bruxelles de créer 100'000 places d'accueil pour les migrants entre la Grèce et l'Allemagne. Cette décision était indispensable, estime Nicolae Schiau. "Reste à savoir où on va les placer, parce que si on les installe à Athènes ou sur la route en direction de la Macédoine, cela n'a aucun sens", relève-t-il.
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La situation est particulièrement problématique sur les îles grecques, où arrivent la plupart des migrants. A Lesbos, par exemple, "le camp de Mytilène est tout simplement calamiteux: on voit des bébés dormir par terre, les gens se réchauffent au feu", note le reporter de la RTS.
"Cent mille places, cela paraît presque peu", relève-t-il toutefois, estimant que ces "mini-solutions" ne servent peut-être qu'à "apaiser les tensions" alors que l'afflux de migrants alimente des disputes au sein des pays d'Europe de l'Est et du Sud ainsi qu'entre ces pays et les autres Etats européens.
"Soit on met une cloche de verre au-dessus de l'Europe et on essaie de bloquer toutes les personnes comme le fait la Hongrie, soit il faudra reprendre le problème complètement différemment et tenter de gérer les flux de migrants dès le départ de la Turquie jusqu'à leur arrivée dans leur pays de choix", estime Nicolae Schiau.
La Suisse intéresse-t-elle les migrants?
En général, les migrants ne savent pas vraiment où ils vont, indique Nicolae Schiau. Ce manque d'information - du moins de "bonne information, d'information officielle" - fait que, "à H-1, ils peuvent encore changer de destination, sauf ceux qui ont de la famille quelque part."
Il y a deux semaines, "les pays qui avaient la cote, c'était les pays scandinaves. Les migrants sentaient déjà que l'Allemagne était pleine", selon le journaliste de la RTS. "Mais ça bascule très vite."
Pour l'heure, la Suisse semble quasi absente des radars des migrants. Parmi la centaine d'exilés rencontrés sur les routes, un seul savait où était notre pays, relève notre reporter. "Il n'y aucun intérêt, aucune envie, aucun volonté de venir en Suisse."
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Les ONG, présentes ou absentes?
Les ONG sont "plutôt absentes", affirme Nicolae Schiau sur la base de son expérience de trois semaines. "J'étais impressionné par le manque de présence de la Croix-Rouge, notamment sur certains points très chauds.
Par exemple, à Zákány en Hongrie, à la frontière avec la Croatie, il y avait quatre personnes de la Croix-Rouge seulement, à côté des bénévoles, raconte le reporter. "C'était la même chose à Preševo", en Serbie, près de la Macédoine.
La "jungle" de Calais, une bombe à retardement?
Dans la jungle, "colère, frustration et tristesse se donnent rendez-vous au même endroit", affirme Nicolae Schiau. Là-bas, il y a 6000 personnes qui sont bloquées depuis des mois et qui ont "le sentiment d'être mises à l'écart et au ban d'une société", relève-t-il.
"La jungle de Calais, c'est une sorte de ghetto où personne n'a envie d'aller, où il n'y a pas un humanitaire, si ce n'est des Hollandais ou des Anglais, en tout cas pas de Français", constate notre reporter, qui estime qu'il s'agit effectivement d'une bombe à retardement.
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>> A voir: Plongée en vidéo dans le coeur de la "jungle" des migrants à Calais
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