Le parti Droit et Justice de Jaroslaw Kaczynski a recueilli 37,5% des voix. La commission a indiqué qu'elle ne préciserait que mardi le nombre de sièges obtenus par le parti. Mais d'après des projections faites dès dimanche, ce résultat lui garantit la majorité absolue.
Ainsi, le PiS devrait devenir le premier parti politique à pouvoir former un gouvernement et gouverner seul depuis la chute du régime communiste en Pologne en 1989.
Les libéraux centristes dans l'opposition
Les libéraux centristes de la Plateforme civique (PO), formation de la Première ministre sortante Ewa Kopacz, obtiennent 24,09% et se retrouvent dans l'opposition après huit années au pouvoir.
Ils sont suivis par deux nouveaux venus, le mouvement anti-système du rockeur Pawel Kukiz, avec 8,81%, et le parti Nowoczesna (Moderne) du néo-libéral Ryszard Petru, avec 7,60%.
Le parti paysan PSL, allié des libéraux au sein du gouvernement sortant, franchit avec difficulté, avec à peine 5,13% des voix, le seuil d'éligibilité de 5%.
Les conservateurs gouverneront seuls
La gauche sera totalement absente du nouveau Parlement, en raison de la concurrence que se sont livrée ses deux formations. La coalition Gauche unifiée, qui obtient 7,55% des voix, n'atteint pas le seuil d'éligibilité essentiellement en raison du succès inattendu du jeune parti Razem, qui totalise 3,62%.
Jaroslaw Kaczynski a souligné que c'était la première fois dans l'histoire de la Pologne depuis la chute du communisme qu'un parti allait gouverner seul ce pays et a dit qu'il voulait "tendre la main" aux partis qui voudraient collaborer avec le PiS.
De son côté, Ewa Kopacz a reconnu sa défaite, tout en rappelant que son parti "n'avait pas perdu ces huit dernières années".
agences/kg
Les mises en garde des adversaires n'ont pas suffi
Les Polonais ont voté pour le changement en portant au pouvoir les conservateurs catholiques eurosceptiques. Ceux-ci ont surfé une vague de promesses populistes et la peur de l'arrivée massive de réfugiés du Proche-Orient, au risque de créer des tensions dans ses relations extérieures.
Ainsi, les mises en garde des adversaires du parti Droit et Justice, qui évoquaient le souvenir des années 2005-2007, quand il était au pouvoir, n'ont pas produit l'effet escompté. Cette période a en effet été marquée par des rapports difficiles avec Bruxelles, l'Allemagne et la Russie au nom de la défense des intérêts nationaux, ainsi que par des tensions sociales et une "décommunisation" controversée.
D'autres critiques avaient dit craindre que, proche de l'Eglise catholique sur des questions de société, Droit et Justice ne rende encore plus strictes les conditions d'accès à l'avortement et ne renforce la place du catéchisme dans l'éducation.