Humoriste, comédien et animateur de télévision, Jimmy Morales, 46 ans, a revendiqué dans la soirée la victoire au second tour de l'élection présidentielle, fort de son score écrasant (68,73% des voix) selon des résultats officiels portant sur 53,85% des suffrages.
L'ex-Première dame Sandra Torres, 60 ans, soutenue par l'Union nationale de l'espoir (social-démocrate), a reconnu sa défaite, n'étant créditée que de 31,27% des voix.
Mobilisation historique contre la corruption
Le scrutin était le point d'orgue de plusieurs mois de mobilisation historique contre la corruption, pour dénoncer le vaste réseau de fraude découvert au sein des douanes, qui aurait détourné 3,8 millions de dollars entre mai 2014 et avril 2015, alors que 53,7% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
Une ébullition populaire inédite qui avait précipité, quelques jours avant le premier tour, la démission du président Otto Perez, ex-général au pouvoir depuis 2012, puis son placement en détention provisoire.
reuters/afp/mac
Un candidat hors de sérail
Large sourire et charisme naturel, celui qui avait incarné au cinéma le rôle d'un cowboy naïf sur le point de devenir président par accident avait été la grande surprise du premier tour le 6 septembre, profitant du vaste mouvement d'exaspération populaire contre la corruption et la classe politique traditionnelle.
Son absence totale d'expérience politique est perçue par ses partisans comme un gage d'honnêteté.
Après sa victoire, Jimmy Morales a assuré qu'il ferait appel au Parquet si des affaires de corruption éclataient pendant sa présidence.
Controverse autour du parti de Jimmy Morales
Le parti qui soutient Jimmy Morales est controversé, comme l'a rappelé dimanche son adversaire Sandra Torres, l'accusant de "représenter la vieille garde de militaires douteux".
Certains des militaires ayant fondé FCN-Nacion, le parti du président fraîchement élu, sont soupçonnés de violations des droits de l'Homme durant la guerre civile (1960-1996).