Mauricio Macri se voit créditer d'un score inattendu de 34,5% des suffrages, talonnant le favori Daniel Scioli, dauphin de la présidente sortante Cristina Kirchner, qui obtient provisoirement 36,7%. Le candidat arrivé en troisième position, Sergio Massa, obtient 21,3%.
"Les sondages se sont totalement trompés. Cela est totalement inattendu", a déclaré l'analyste politique Ignacio Labaqui. "Une victoire de Scioli, qui était la tendance des prévisions, est désormais clairement incertaine".
Un second tour ouvert
Le second tour aura lieu le 22 novembre et Scioli, candidat du Front pour la victoire, apparaît bien plus vulnérable que ne le laissaient penser les enquêtes d'opinion.
Une nouvelle ère s'ouvre en Argentine après 12 ans de gouvernance de Nestor Kirchner (2003-2007), puis de son épouse Cristina Kirchner (2007-2015), qui ne pouvait pas briguer un troisième mandat.
Dans un contexte économique compliqué pour l'Argentine, entre croissance au ralenti et inflation à deux chiffres, Mauricio Macri, promoteur d'une certaine forme de libéralisme, critique le protectionnisme ainsi que la culture des allocations et subventions de Kirchner. Daniel Scioli semble être la continuité de cette politique.
reuters/afp/mac
Les deux candidats en un coup d'oeil
Mauricio Macri, 56 ans, a construit sa renommée comme président du mythique club de Boca Juniors, qu'il a dirigé de 1995 à 2007, remportant 17 trophées dont les plus prestigieux, avec notamment sous ses ordres l'attaquant Carlos Tevez.
En 2007, il se met en retrait de Boca tout en y conservant une influence et fonde le PRO (Proposition républicaine, droite), le parti qui lui permet de conquérir la mairie de Buenos Aires. A Buenos Aires, il affiche une gestion sans accrocs, la ville a été modernisée et il promet d'en faire de même avec le pays.
Membre du Front pour la victoire comme Cristina Fernandez (centre gauche), Daniel Scioli, âgé de 58 ans, est présenté comme un modéré au sein du mouvement péroniste, qui domine l'échiquier politique argentin, à gauche comme à droite.
S'il s'est engagé à revenir sur certaines mesures mises en oeuvre durant l'ère Fernandez, il a promis que ses réformes seraient progressives et qu'il ne toucherait pas aux programmes sociaux qui ont rendu la présidente actuelle si populaire.