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"La dictature religieuse est prête à tout détruire", estime Boualem Sansal

Interview Boualem Sansal
L'interview de l'écrivain Boualem Sansal / L'actu en vidéo / 5 min. / le 26 octobre 2015
Evénement de la rentrée littéraire, "2084" de Boualem Sansal présente un univers dans lequel les islamistes ont pris le pouvoir. Dans un entretien à la RTS, l'écrivain algérien explique comment, selon lui, le totalitarisme religieux peut dominer le monde.

Encensé par la critique, "2084. La fin du monde" de Boualem Sansal a été retenu dans un premier temps par presque l'ensemble des prix littéraires francophones, dont le Grand Prix de l'Académie française, le prix Femina et le prix Interallié.

Sélectionné dans la première liste, le roman ne figure toutefois pas parmi les quatre finalistes du prestigieux prix Goncourt, qui ont été annoncés mardi.

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La conquête par la violence

"2084. La fin du monde" traite de la difficile question du totalitarisme religieux et de son emprise sur le politique. Dans ce livre, le monde n'est plus formé que par un seul pays, l'Abistan, sous la férule du prophète Abi. Cette domination mondiale intervient au terme d'une guerre globale. L'islam n'est jamais cité, mais il est dans tous les esprits.

L'univers dépeint par l'auteur diffère de celui décrit par Michel Houellebecq dans "Soumission", un roman dans lequel la France élit en 2022 un président musulman. Pour Boualem Sansal, loin d'une entreprise démocratique, "l'islamisme cherche à prendre le pouvoir d'une manière violente (...) car il lui faut absolument éradiquer l'ancien monde pour s'installer définitivement."

De "1984" à 2084"

Le roman de Boualem Sansal s'inspire du "1984" de George Orwell et des autres récits d'anticipation. Interrogé par le 19h30, l'auteur reconnaît cette filiation littéraire, mais exprime néanmoins des réserves à propos des hypothèses émises par ses illustres prédécesseurs.

George Orwell et les auteurs du genre pensaient que la dictature viendrait soit par la technologie, soit par Wall Street. Attiré dans un premier temps par ces thèses, l'écrivain algérien affirme y croire de moins en moins "car ces systèmes ne sont pas forcément tournés vers le désordre". Il explique avoir changé de point de vue suite à l'arrivée de l'islamisme.

"Détruire, pour ne plus garder que l'idéologie"

Selon Boualem Sansal, "le capitalisme prend le pouvoir, mais il ne veut pas tuer le consommateur. La dictature religieuse, elle, est prête à tout détruire". "C'est le but: détruire, détruire, détruire, pour ne plus garder que la pureté de l'idéologie. Et comme tout homme est censé souiller l'idéologie, au bout ils tueront tout le monde", conclut Boualem Sansal.

>> Plus de développement dans le 19h30

dk

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