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Stigmatiser les migrants engendre violence et racisme, selon l'ONU

Des soldats slovènes tendent la main à un garçon, près de la frontière avec l'Autriche, le 25 octobre 2015. [AFP - Rene Gomolj]
Des soldats slovènes tendent la main à un garçon, près de la frontière avec l'Autriche, le 25 octobre 2015. - [AFP - Rene Gomolj]
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Zeid Ra'ad al Hussein a condamné mardi à Genève les déclarations de dirigeants stigmatisant les migrants qui arrivent en Europe.

Selon Zeid Ra'ad al Hussein, ce genre de déclarations va engendrer des violences, du racisme et du sectarisme.

"Lorsque vous classez les gens en considérant qu'ils constituent une menace - qu'ils sont des 'hordes', que nous sommes 'envahis', que des 'essaims' arrivent, - vous entamez un processus de déshumanisation que l'histoire nous a appris à connaître", a déclaré le responsable onusien.

"Ne pas céder de terrain"

Zeid Ra'ad al Hussein a expliqué que les dirigeants politiques sont libres d'exprimer leurs points de vue, mais ils doivent le faire "en faisant preuve de responsabilité".

"Pour les sectaires, les chauvins, les racistes, peu importe combien de personnes arrivent réellement. Une seule famille différente ou étrangère suffit à être la source d'un problème. Nous devons prendre garde à ne pas céder de terrain à des gens comme ça", a-t-il encore affirmé.

ats/fb

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Cameron et Sarkozy visés

Zeid n'a pas désigné nommément de pays ou de dirigeant, mais le Premier ministre britannique David Cameron s'était attiré des critiques cette année pour avoir parlé "d'essaims" de migrants.

L'ancien président français Nicolas Sarkozy a comparé l'afflux de migrants en Europe à une grosse fuite d'eau et a raillé dans le même temps la proposition de la Commission européenne de répartir les demandeurs d'asile entre les pays de l'Union.

Peu d'empathie

De nombreux pays affirment mener une guerre contre les trafiquants d'êtres humains, mais ils montrent peu d'empathie à l'égard des victimes et rendent impossible l'accès à leur marché du travail pour les migrants même si ces pays ont désespérément besoin de main d'oeuvre, a-t-il poursuivi.

La crise migratoire qui a vu 700'000 migrants et réfugiés arriver en Europe via la Méditerranée depuis janvier va s'aggraver, a prévenu mardi le président du Conseil européen Donald Tusk, mettant à l'épreuve la coopération, déjà délicate, entre les pays de l'UE.