Sur la base de 99% des bulletins de vote dépouillés, le Parti de la justice et du développement (AKP) a rassemblé 49,4% des suffrages. Il rafle 316 des 550 sièges de députés au Parlement, ont annoncé les chaînes NTV et CNN-Türk.
Une surprise
Ce résultat sonne comme une revanche pour le président Erdogan, 61 ans. La quasi-totalité des sondages avant le scrutin ne créditaient l'AKP que de 40 à 43% des intentions de vote, insuffisant pour gouverner seul.
Le 7 juin, l'AKP avait perdu le contrôle total qu'il exerçait depuis 13 ans sur le Parlement. Il avait dû aussi remiser son rêve d'instaurer une "superprésidence" à sa main dans le pays. L'homme fort du pays avait toutefois reconvoqué des élections anticipées, persuadé de pouvoir renverser les résultats.
"Aujourd'hui est un jour de victoire", s'est réjoui le Premier ministre sortant et chef de l'AKP, Ahmet Davutoglu, dans son fief de Konya (centre). "Aujourd'hui il n'y a pas de perdants mais que des gagnants", a-t-il ajouté en tendant la main à ses rivaux.
Selon les résultats partiels, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) arrivait en deuxième place avec 24,5% des voix, suivi du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec près de 12%. Tous deux sont en fort recul par rapport à juin.
De justesse
Autre surprise de la soirée, le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), qui avait fait une entrée triomphale au Parlement en juin dernier, n'y a sauvé sa place que d'extrême justesse. Avec un score de 10,4% au niveau national, il a tout juste franchi le seuil nécessaire pour être représenté sur les bancs de l'Assemblée.
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ats/gchi
Montée de la violence
Ces dernières semaines, la deuxième campagne électorale de l'année a été marquée par une montée spectaculaire des violences.
Depuis l'été, le conflit armé qui oppose depuis 1984 les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux forces de sécurité turques a repris dans le sud-est à majorité kurde du pays. Il a enterré le fragile processus de paix engagé il y a trois ans.
La guerre qui sévit depuis quatre ans en Syrie a également gagné la Turquie. Après celui de Suruç (sud) en juillet, un attentat-suicide perpétré par deux militants du groupe djihadiste Etat islamique (EI) a fait 102 morts le 10 octobre à Ankara.
Brefs incidents à Diyarbakir
De brefs affrontements ont opposé dimanche police et jeunes manifestants kurdes dans la ville de Diyarbakir (sud-est).
Les incidents ont débuté près du siège du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), qui a réussi de justesse à passer la barre des 10% requis pour être représenté au Parlement.