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Les corps des victimes du crash en Egypte rapatriés à Saint-Pétersbourg

Rapatriement des corps des victimes du crash
Rapatriement des corps des victimes du crash / L'actu en vidéo / 1 min. / le 2 novembre 2015
Un avion transportant les corps d'une partie des 224 personnes tuées dans le crash du charter russe en Egypte est arrivé lundi à Saint-Pétersbourg. L'enquête sur les causes et les recherches de corps se poursuivent.

L'appareil transportait, selon le ministère russe des Situations d'urgence, les restes de 144 personnes tuées dans le désert égyptien du Sinaï. Un cortège de véhicules devait emmener les corps à un crématorium de Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie) pour les identifier, d'après le ministère. Un second avion transportant des dépouilles devrait décoller lundi soir du Caire.

Pour faciliter l'identification, des membres des familles des victimes ont fourni des échantillons d'ADN dans un centre de crise proche de l'aéroport, où un mémorial improvisé comptant de nombreuses peluches a été installé en hommage aux disparus, parmi lesquels 17 enfants.

Une journée de deuil national avait déjà été observée dimanche en Russie, en hommage aux 217 passagers et sept membres d'équipage décédés dans la catastrophe, tous des Russes hormis trois Ukrainiens. A la nuit tombée, plusieurs milliers de personnes ont formé un cercle sur la vaste place du Palais, dans le centre de Saint-Pétersbourg, pour marquer une minute de silence puis un lâcher de ballons et colombes dans le ciel.

Hypothèse de l'attentat envisagée

L'Airbus A321-200 de la compagnie charter russe Metrojet s'était écrasé samedi à l'aube dans le Sinaï, après avoir décollé de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh pour Saint-Pétersbourg. Le contact avait été perdu après 23 minutes de vol, alors que l'appareil se trouvait à plus de 30'000 pieds (plus de 9000 mètres), son altitude de croisière.

Les autorités égyptiennes et russes ont déclaré ne pas être pour le moment en mesure d'annoncer les causes du crash. L'hypothèse d'un attentat reste envisagée par les experts après la revendication de la branche égyptienne du groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui a annoncé samedi avoir détruit l'avion en représailles, selon elle, aux bombardements russes en Syrie.

Le chef des experts aéronautiques russes a déclaré que l'avion s'était disloqué "en l'air", pour une raison encore inconnue.

>> Lire aussi : Le point sur les principales thèses avancées pour expliquer la catastrophe

"Les fragments se sont éparpillés sur une grande surface d'environ 20 kilomètres carrés", a déclaré Viktor Sorotchenko, directeur du Comité intergouvernemental de l'aviation (MAK). Cette dislocation a eu lieu "à haute altitude", a précisé à la télévision russe le directeur de l'agence russe du transport aérien, Alexandre Neradko.

Un officier de l'armée a assuré dimanche soir que 168 corps avaient été trouvés sur les lieux de l'accident, certains "loin" du principal morceau de carlingue, notamment un à huit kilomètres. Les autorités égyptiennes ont dû élargir à 15 kilomètres le rayon des recherches.

Deux boîtes noires retrouvées

Des enquêteurs russes et égyptiens se sont rendus, en compagnie du ministre russe des Transports Maxime Sokolov, sur les lieux du crash où ont été retrouvées les deux enregistreurs de vol, les "boîtes noires".

Une enquête a aussi été ouverte en Russie et les locaux de la compagnie et du tour-opérateur perquisitionnés, tandis que des enquêteurs de France et d'Allemagne étaient attendus en Egypte - une procédure habituelle pour tous les incidents impliquant un Airbus.

Les principaux accidents d'avion récents:

afp/fme

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Des compagnies ne survoleront plus le Sinaï

Si les experts excluent pour l'heure que l'EI dispose des moyens militaires lourds nécessaires pour abattre un avion de ligne à 9000 mètres d'altitude, ils refusent d'exclure, avant que les "boîtes noires" aient parlé, qu'une bombe ait pu exploser à bord ou que l'avion ait pu être touché par un missile tiré depuis le sol alors qu'il était descendu plus bas que son altitude de croisière pour une raison inconnue.

Plusieurs compagnies aériennes, dont Air France, Lufthansa et Emirates, ont annoncé qu'elles ne survoleraient plus le Sinaï "jusqu'à nouvel ordre", "par mesure de sécurité" et dans l'attente des résultats de l'enquête.