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Les Birmans se sont rendus en masse aux urnes pour des élections historiques

L'opposante birmane Aung San Suu Kyi lors d'une conférence de presse à trois jours des élections législatives. [ROMEO GACAD]
Environ 80% des Birmans se sont rendus aux urnes pour des élections historiques / Le 12h30 / 1 min. / le 8 novembre 2015
Les bureaux de vote ont fermé en Birmanie, au soir de législatives historiques pour lesquelles le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi est favori. Environ 80% des électeurs ont participé au scrutin.

"Environ 80% des électeurs (plus de 30 millions) se sont déplacés aujourd'hui" selon de premières estimations, a affirmé le représentant de la commission électorale.

Aucun sondage n'est disponible, mais chaque sortie publique d'Aung San Suu Kyi a attiré les foules et toute l'attention médiatique est tournée vers celle qui a passé plus de 15 ans en résidence surveillée.

>> Voir notre grand format pour comprendre ces élections capitales :

Vêtue de rouge, couleur de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), Aung San Suu Kyi a déposé son bulletin dans l'urne en début de matinée dans une école du centre de Rangoun. A 70 ans, elle vote elle-même pour la deuxième fois dans son propre pays.

Elle s'est rendue ensuite dans sa circonscription électorale de Kawhmu, à quelques heures de Rangoun, où elle espère se faire réélire à son poste de députée, décroché lors de législatives partielles en 2012 qui avaient été un raz-de-marée pro-LND.

>> Aung San Suu Kyi est favorite du scrutin :

Birmanie: l’opposante Aung San Suu Kyi est favorite aux législatives
Birmanie: l’opposante Aung San Suu Kyi est favorite aux législatives / 19h30 / 2 min. / le 5 novembre 2015

Principal obstacle de la LND

Loin de la cohue médiatique entourant Suu Kyi, le président Thein Sein a voté en milieu de journée à Naypyidaw, la capitale administrative. Son parti, l'USDP, formé d'anciens généraux, est le principal obstacle sur la route de la LND.

Le chef de l'armée, Min Aung Hlaing, qui a aussi voté à Naypyidaw, a redit que le peuple était souverain. "Il n'y a qu'aucune raison pour nous de ne pas accepter" le résultat du scrutin, a-t-il expliqué.

Aucun résultat définitif ne sera annoncé avant plusieurs jours, dans ce pays pauvre à l'administration défaillante, sans tradition électorale.

>> Voir le reportage dans le pays à la veille du scrutin :

Birmanie: la population va voter pour la première fois depuis la fin de la dictature
Birmanie: la population va voter pour la première fois depuis la fin de la dictature / 19h30 / 2 min. / le 7 novembre 2015

agences/fme

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Un scrutin test de la transition démocratique

Lors des dernières élections nationales jugées libres, en 1990, la junte s'était laissée surprendre et avait laissé la LND concourir et gagner. Mais les résultats n'avaient pas été reconnus et Aung San Suu Kyi, a été placée en résidence surveillée. Et en 2010, la LND avait boycotté les élections.

Ce scrutin est donc considéré comme un test du succès éventuel de la transition démocratique amorcée il y a quatre ans, avec l'autodissolution d'une junte ayant régné d'une poigne de fer depuis 1962.

La Ligue nationale pour la démocratie est confrontée à un obstacle dans toute constitution éventuelle du gouvernement puisque, même en cas de vote jugé libre, un quart des sièges du parlement est réservé à des officiers militaires non élus.

Cela veut dire que, pour diriger le pays et en choisir le président, la LND, seule ou avec ses alliés, doit remporter plus des deux tiers des sièges mis en jeu.

Irrégularités dans des villages

Dans un communiqué, la LND a affirmé avoir eu vent d'irrégularités dans des villages du delta de l'Irrawaddy avec le possible achat de votes.

L'opposition et les observateurs avaient déjà pointé: le chaos du vote anticipé à l'étranger, l'impossibilité pour les observateurs étrangers d'assister au vote des centaines de milliers de soldats, l'impossibilité de voter pour des centaines de milliers de Rohingyas musulmans privés de papiers d'identité, et l'annulation du vote dans des régions en proie à des conflits ethniques.