Les conséquences restent identiques, mais moins extrêmes, même si le réchauffement est limité, avertit dimanche l'institut américain de recherche Climate Central.
Avec 2 degrés supplémentaires, le niveau des mers continuera à s'élever pour couvrir des territoires aujourd'hui peuplés de 280 millions de personnes. Avec 4 degrés de plus, le phénomène concernerait plus de 600 millions d'habitants.
La montée des eaux à New York (Etats-Unis)
La montée des eaux à Londres (Royaume-Uni)
Evaluation incertaine
Deux cents ans (peu probable) ou 2000, il est difficile d'estimer la vitesse à laquelle la mer va monter, souligne l'étude. Si les émissions continuent sur leur lancée, entraînant un réchauffement de 4 degrés, le niveau des océans gagnera 8,9 mètres (chiffre médian).
Avec un réchauffement à 3 degrés, qui est la trajectoire tracée par les promesses actuelles des Etats pour freiner les émissions, les mers monteraient de 6,4 mètres, couvrant des zones de plus de 400 millions d'habitants aujourd'hui.
A +2 degrés, la mer gagnerait 4,7 mètres (entre 3 et 6,3 mètres), et on passerait à environ deux fois moins de personnes affectées.
La Chine en première ligne
En terme de population, la Chine serait en première ligne, avec 145 millions de personnes concernées pour un réchauffement de 4 degrés. Parmi les autres pays particulièrement affectés figurent l'Inde, le Bangladesh, le Vietnam, l'Indonésie, le Japon, les Etats-Unis et les Pays-Bas, notamment.
Depuis la Révolution industrielle, le monde a gagné 0,8 degré, un rythme inédit généré par les gaz issus pour l'essentiel des énergies fossiles, selon le consensus scientifique. La communauté internationale s'est fixé l'objectif de rester sous les 2 degrés au total.
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La montée des eaux à Shanghai (Chine)
La montée des eaux à Durban (Afrique du Sud)
La montée des eaux à Mumbai (Inde)
La montée des eaux à Sydney (Australie)
La montée des eaux à Rio (Brésil)
agences/br
La méthodologie de l'étude
L'étude se base notamment sur des données satellitaires sur les niveaux océaniques. Elle ne tient compte ni de l'évolution démographique ni de la construction d'infrastructures comme des digues.
Les projections prennent en compte la dilatation de l'océan quand il se réchauffe, la fonte des glaciers mais aussi la dégradation des calottes du Groenland et de l'Antarctique, irréversible au-delà d'un certain seuil.
"Une étude solide"
Plusieurs chercheurs ont souligné la validité de l'étude. "Il y a quelques erreurs par endroits, mais c'est le mieux qu'on puisse faire avec les données disponibles publiquement", estime Steven Nerem, de l'université du Colorado, qui a analysé la méthodologie de l'étude.
Jean-Pascal van Ypersele, du groupe international d'experts sur le climat (GIEC), évoque quant à lui "une étude solide".