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Londres et Paris appellent à empêcher les violences au Burundi

Les violences au Burundi ont fait une dizaine de morts en 3 jours (photo d'illustration). [Mike Hutchings]
Le Burundi vit sa pire crise depuis la fin de la guerre civile en 2005 / Le Journal du matin / 2 min. / le 10 novembre 2015
Le Royaume-Uni a demandé des "mesures fortes" tandis que la France a exigé la fin aux violences qui s'intensifient au Burundi et qui réveillent le spectre d'un génocide, comme au Rwanda voisin en 1994.

Paris va proposer une résolution dans ce sens au Conseil de sécurité, réuni sur cette crise à New York lundi soir, selon des diplomates.

L'ambassadeur britannique à l'ONU a lui réclamé des mesures fortes pour empêcher le pays de sombrer dans un génocide.

Des négociations sont en cours sur un texte qui proposerait de sanctionner les auteurs des violences ou ceux qui empêchent le dialogue entre le gouvernement et l'opposition. Reste à savoir si la Russie et d'autres pays africains soutiendront ces sanctions, certains considérant ces troubles comme des problèmes internes au pays.

Une dizaine de morts

Au moins deux personnes ont été tuées et un policier blessé lundi à Bujumbura, après la mort samedi de neuf autres personnes, dont un employé de l'ONU.

La communauté internationale craint des violences à grande échelle, certains durs du pouvoir ayant récemment multiplié les propos incendiaires aux connotations ethniques (voir encadrés).

afp/mac

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Une guerre civile il y a moins de 10 ans

Le Burundi est sorti il y a moins de dix ans d'une longue guerre civile qui a fait quelque 300'000 morts entre 1993 et 2006.

L'inquiétude a été renforcée par l'expiration samedi soir d'un ultimatum très ferme lancé aux opposants à son troisième mandat par le président Pierre Nkurunziza, qui semble décidé à en finir avec plus de six mois de contestation.

Tout en promettant l'amnistie à ceux qui "déposeraient les armes", M. Nkurunziza a averti qu'ensuite la police -- qui a déjà brutalement mis fin à la mi-juin à six semaines de manifestations -- serait autorisée à user "de tous les moyens" pour désarmer les quartiers contestataires.

"Nous ne devons pas laisser l'histoire se répéter"

"Nous ne devons pas laisser l'histoire se répéter", a martelé l'ambassadeur britannique à l'ONU. "Nous nous souvenons de ce qui s'est passé dans la région, dans le Rwanda voisin il y a 21 ans", a-t-il rappelé.

Le génocide au Rwanda a, en à peine cent jours entre avril et juillet 1994, fait environ 800'000 morts, essentiellement parmi la minorité Tutsi.

Le président rwandais Paul Kagame a accusé dimanche son voisin burundais de "massacrer" son peuple.