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"L'aide au développement n'a jamais aidé un seul pays en Afrique"

Francis Kpatindé. [Euronews/YouTube]
Francis Kpatinde, journaliste et enseignant à Sciences-Po Paris / L'invité de la rédaction / 21 min. / le 11 novembre 2015
Invité mercredi par la RTS à l'occasion de l'ouverture du sommet de La Valette entre l'UE et l'Afrique, l'expert béninois Francis Kpatinde a estimé que l'aide au développement "ne servait à rien".

Les dirigeants des 28 Etats membres de l'Union européenne et de 35 pays africains se réunissent dès mercredi en fin d'après-midi et pour deux jours dans la capitale maltaise de La Valette, pour s'attaquer à la crise migratoire. Celle-ci a vu 1,2 million de personnes entrer illégalement dans l'Union européenne durant les dix premiers mois de cette année, soit quatre fois plus qu'en 2014, selon des chiffres de l'agence européenne Frontex publiés mardi.

Lors de cette rencontre, les Européens devraient notamment demander aux Etats africains de faciliter le rapatriement des migrants économiques en contre-partie de moyens plus importants pour le développement. Le journaliste et ancien porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés, Francis Kpatinde, doute de l'efficacité d'une telle solution: "La plupart des migrants africains qui sont en Europe envoie plus d'argent chez eux que l'aide au développement apportée par la France. L'Europe devra donc sortir son carnet de chèque et débourser fort.", a-t-il dit sur les ondes de la RTS.

"L'Afrique a sa propre partition à jouer"

Le spécialiste a toutefois estimé que l'aide au développement ne servait à rien: "L'argent ne règle pas le problème et n'a jamais aidé un seul pays africain". Selon lui, l'aide financier ressemble davantage à un dictat européen qu'à un véritable soutien: "Pour développer un pays, il faut acheter ses matières premières à leurs justes valeurs".

Et de relever que l'Afrique a sa propre partition à jouer pour son développement: "Des pays tels que l'Erythrée, le Soudan ou la Somalie sont fragilisés, avec des économies en berne et des guerres. Or, pour développer son marché intérieur, un pays doit d'abord rétablir les libertés individuelles et élire des dirigeants qui rendent des comptes à leurs populations".

"Rien ne peut arrêter la migration"

Pour Francis Kpatinde, rien ne peut arrêter la migration: "Il ne sert à rien d'ériger des barrières, car il y aura toujours des chemins de traverse pour atteindre l'Europe". Que peut-on alors attendre du sommet de La Valette? "Il ne débouchera sur rien de concret mais il a au moins le mérite de soulever le problème de la migration. Ca montre aussi que les dirigeants africains s'intéressent à ce problème, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années".

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hend

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