"Nous pleurons la disparition de Schmidt et sommes fiers qu'il ait été des nôtres. Son sens aigu du jugement, ses conseils nous manqueront", a déclaré le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, chef de file du SPD.
La chancelière fédérale, la conservatrice Angela Merkel, devait elle faire une déclaration dans la soirée. Elle a observé une minute de silence lors d'une réunion du groupe parlementaire de son parti, la CDU.
Pour le président Joachim Gauck, le défunt restera "dans les mémoires pour la rare concordance en une personne de l'action, d'une pensée claire et de paroles franches".
"Un grand homme d'Etat", pour Simonetta Sommaruga
En Suisse, la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga a salué un "grand homme d'Etat", un "grand Européen" et un "grand social-démocrate".
Actuel directeur général de la SSR, Roger De Weck a été correspondant à Paris pour Die Zeit en 1983, quand Helmut Schmid est devenu éditeur du journal. Il a regagné Die Zeit au poste de rédacteur en chef en 1997 et a donc étroitement travaillé aux côtés de l'ancien chancelier.
"Il était très distant, mais les bourrus peuvent être d'autant plus sensibles!", note l'ancien journaliste, qui décrit l'homme comme "une curiosité physique, un penseur, un intellectuel du concret."
Hommages appuyés en France
Le président français François Hollande lui a rendu hommage appuyé. "Il avait dirigé son pays dans un moment extrêmement difficile et il l'avait conduit vers une stabilité économique et vers des choix de croissance."
L'ex-président français Giscard d'Estaing, qui a gouverné la France de 1974 à 1981, a qualifié Helmut Schmidt de "meilleur chancelier" allemand depuis Konrad Adenauer, "qui a restauré la dignité extérieure de son grand pays".
Chancelier de l'Allemagne de l'Ouest entre 1974 et 1982
Chancelier en 1974 après la démission de l'autre grande figure de la social-démocratie allemande, Willy Brandt, Helmut Schmidt avait été reconduit en 1976 et 1980. Son état de santé avait empiré ce week-end.
Inflexible face à la violence du groupe d'extrême-gauche "Fraction Armée rouge" (RAF), homme des réformes sociales et de la détente avec l'Est, le "chancelier de fer" avait été le premier à dénoncer le déploiement des fusées soviétiques SS-20, en 1977. Il avait également prôné celui des euromissiles de l'OTAN.
Européen convaincu, il avait critiqué la manière dont son successeur Helmut Kohl avait conduit l'unification de l'Allemagne. Helmut Schmidt a aussi été le "père", avec l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing, du système monétaire européen (SME).
ats/mac
Directeur éditorial du Zeit
La santé fragile du social-démocrate ne l'avait pas empêché de rester actif bien au-delà de l'exercice du pouvoir.
Retiré de la vie politique depuis plus de 30 ans, il contribuait encore récemment aux débats politiques et intellectuels de son pays, essaimant les petites phrases drôles ou piquantes. Il était devenu la "conscience" d'un SPD revenu aux affaires avec Gerhard Schröder.
Auteur d'une trentaine d'ouvrages, il a été éditeur (1983) puis directeur (1985-1989) de "Die Zeit", l'un des plus prestigieux hebdomadaires allemands.
Brusque détérioration de son état ce week-end
Hospitalisé en août pour une déshydratation et opéré en septembre pour un caillot de sang dans une jambe, Helmut Schmidt était depuis rentré chez lui, à Hambourg, où son état a empiré pendant le week-end.
Fumeur invétéré, équipé d'un pacemaker depuis 1981, Helmut Schmidt avait été victime d'un infarctus en 2012 et avait subi un pontage coronarien.