La victoire d'Aung San Suu Kyi saluée par le régime birman

"Nous voudrions féliciter" Aung San Suu Kyi pour "avoir remporté l'approbation du peuple" lors de ces premières élections libres depuis un quart de siècle, a dit le président Thein Sein dans un communiqué publié mercredi soir sur le site de la présidence.

Le chef de l'armée birmane, le général Min Aung Hlaing, a promis de son côté de "coopérer avec le nouveau gouvernement" formé par Aung San Suu Kyi. "La confiance du public peut se gagner", a-t-il déclaré lors d'un discours devant les hauts responsables militaires du pays, rendu public par l'armée jeudi. Il a appelé les militaires à "l'obéissance et la discipline".

Aung San Suu Kyi reste prudente

Le parti de l'ancienne opposante, la Ligue nationale pour la démocratie, a encore raflé 179 des 323 sièges à la chambre basse du Parlement (contre 17 à l'USDP, le parti au pouvoir), selon le dernier décompte publié mercredi. Et 77 des 168 sièges de la chambre haute (contre 4 à l'USDP). La lauréate du prix Nobel de la Paix 1991, icône dans son propre pays, a été réélue députée dans la circonscription rurale de Kawhmu.

Mais les soupçons se multiplient autour de la lenteur possiblement délibérée de la commission électorale, dans ce pays où l'administration reste largement dominée par des fonctionnaires au passé militaire. Une alternance historique est théoriquement en marche, mais elle est suspendue pour l'heure à la publication des résultats.

Pour ces raisons, la leader de l'opposition manoeuvre avec prudence. Pour laisser le temps au gouvernement sortant de "digérer la nouvelle", elle évite les apparitions publiques et a fait démonter l'écran géant et les hauts-parleurs devant le siège de son parti.

agences/apyt/tmun