A La Valette, les Etats membres de l'UE et une trentaine de pays africains veulent s'attaquer ensemble aux "causes profondes" qui poussent encore tant d'Africains à partir.
L'une des discussions les plus épineuses du sommet concerne les "retours et réadmissions" en Afrique des migrants irréguliers, que l'UE veut accélérer. Le sommet devrait déboucher sur un "plan d'action", avec des projets concrets d'ici fin 2016: des aides financières et logistiques seront proposées, avec des plans de réinsertion ciblés.
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"Deux poids, deux mesures"
Mais les pays africains sont vexés du "deux poids, deux mesures" entre le traitement de leurs ressortissants et celui des demandeurs d'asile syriens. Ils demandent à l'UE de garantir des "canaux de migration légale" (tourisme, études, travail), alors que les dirigeants européens, inquiets des réactions de leurs opinions publiques, sont très frileux en la matière.
L'UE se propose aussi d'aider le continent face à ses migrations internes, en aidant des pays accueillant eux-mêmes de nombreux migrants, comme le Soudan, le Cameroun ou l'Ethiopie. Un accord spécifique de l'UE avec l'Ethiopie doit ainsi être annoncé à La Valette.
De son côté la présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga admet que ce sommet ne va pas tout changer, mais relève les discussions des pays européens et africains pour trouver des solutions communes.
Les accords bilatéraux redoutés
Amnesty international craint justement une multiplication d'accords bilatéraux discrets. "L'UE cherche à externaliser son problème migratoire", a déploré Iverna McGowan, une responsable de l'ONG, redoutant que les Européens ne négligent les droits de l'Homme dans leurs tractations avec les pays africains.
L'accès à l'aide européenne "ne doit pas être conditionné à l'acceptation des politiques migratoires de l'UE", ont estimé dans une déclaration conjointe une trentaine d'ONG, déplorant de n'avoir pas été autorisées à participer à un sommet de La Valette "euro-centré".
agences/tmun
Une clôture érigée à la frontière croato-slovène
La Slovénie a commencé mercredi à ériger une clôture de barbelés le long de certaines parties de sa frontière avec la Croatie en expliquant vouloir mieux contrôler l'afflux de migrants souhaitant passer par son territoire pour se rendre dans d'autres parties de l'UE.
"Les barrières n'ont pas pour but d'empêcher les arrivées en Slovénie ou de les réduire de façon importante (...). Leur but est de diriger le flux de migrants vers les points d'entrée contrôlés", ont déclaré les autorités.
Au moins 18 migrants morts noyés
La crise migratoire, qui met à mal la cohésion de l'UE, ne connaît aucun répit à l'approche de l'hiver. Au moins 18 migrants, dont sept enfants, sont encore morts noyés mercredi au large des côtes turques en tentant de rejoindre la Grèce.
"Cette année, selon les statistiques les plus récentes, quelque 1,2 million de personnes sont entrées illégalement dans l'UE, principalement par la mer", a rappelé le président du Conseil européen, Donald Tusk.