"Les démocraties permettent à chacun de défendre ses idées de toutes les façons concevables, surtout à l'époque du numérique", défend Rober Badinter, interrogé dans l'émission Tout un monde.
Or, "ceux qui, dans une démocratie, choisissent ce qu'on appelait la voie de l'action directe, pour se référer aux terroristes des années 1980, sont dans une rupture délibérée, volontaire avec la démocratie", poursuit l'ancien garde des Sceaux français.
Par conséquent, selon l'éminent avocat, "la démocratie doit se défendre, sans toutefois renier ses principes" car "si on laisse le terrorisme prospérer, elle peut en périr". "L'Etat de droit ce n'est pas l'Etat de faiblesse", juge Robert Badinter.
Loi sur le renseignement vs Patriot Act
Le père de l'abolition de la peine de mort en France défend ainsi la nouvelle loi sur le renseignement votée par le Parlement français, une législation contestée qui étend les prérogatives des services de renseignement en matière de surveillance.
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"On ne peut pas comparer la loi sur le renseignement et le Patriot Act américain", ajoute Robert Badinter. Le texte américain, adopté juste après le "traumatisme" provoqué par les attentats du 11 septembre 2001, est selon lui "une mauvaise loi".
dk