Le seuil tant attendu qui permet à la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d'être majoritaire dans les deux chambres, malgré la présence d'un quart de députés militaires non élus, est enfin atteint, cinq jours après des législatives marquant un tournant historique.
D'après les derniers résultats de la commission électorale, qui n'a pas encore terminé le décompte total, la LND a remporté 348 sièges.
Peu de sièges laissés aux adversaires
Ce raz-de-marée ne laisse que des miettes à ses adversaires, notamment le parti au pouvoir des héritiers de la junte militaire. Ces successeurs de l'ancien régime resteront toutefois une force cruciale dans le pays grâce aux 25% de députés militaires. Mais aussi parce que le chef de l'armée a le pouvoir de nommer certains ministres clés comme celui de l'Intérieur et de la Défense.
Aung San Suu Kyi se retrouve néanmoins, pour la première fois, en position de force face à ceux qui l'ont maintenue 15 ans en résidence surveillée.
afp/tmun
Appel à la réconciliation nationale
Aung San Suu Kyi a déjà appelé le président birman et le chef de l'armée à des discussions de réconciliation nationale. Elle devrait se rendre lundi à Naypyidaw, la capitale administrative située à cinq heures de route de Rangoun, pour la reprise de la session du Parlement sortant, occasion de négociations en coulisses.
Jusqu'ici les ex-généraux au pouvoir depuis l'auto-dissolution de la junte en 2011, après des décennies de dictature militaire, ont annoncé qu'ils joueraient le jeu du passage de relais.