Ces révélations aggravent encore les soupçons de conflit d'intérêt entourant l'ex-émissaire Bernardino Leon après sa nomination aux Emirats, considérés comme un acteur du conflit libyen dans lequel l'Espagnol venait de négocier un accord préliminaire de paix.
Bernardino Leon a été nommé directeur général de l'Emirates Diplomatic Academy, basée à Abou Dhabi, et le parlement libyen non reconnu avait mis en cause la semaine dernière sa crédibilité après cette nomination (voir encadré).
"Extrêmement prudent"
L'ancien émissaire a expliqué que le Qatar, les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Egypte "avaient constamment soutenu les efforts de paix" en Libye et mis l'accent sur le fait d'être "extrêmement prudent" face aux allégations le concernant.
"J'ai décidé de réclamer une clarification totale sur cette affaire, y compris de la part des autorités émiraties", a déclaré le diplomate espagnol.
afp/tmun
Le Congrès général national libyen demande des "éclaircissements"
Dans une lettre adressée à l'ONU, le président du Congrès général national libyen, Nouri Abousahmein, avait demandé des "éclaircissements" sur cette nomination "qui jette le doute sur la crédibilité de Bernardino Leon en tant que chef de la mission des Nations unies pour la Libye (UNSMIL)".
Le diplomate espagnol, qui doit entrer en fonction à Abou Dhabi en décembre, avait été nommé chef de la mission en 2014. Le diplomate allemand Martin Kobler lui a succédé mercredi.
Armes envoyées malgré l'embargo onusien
Selon le New York Times, les Emirats ont également envoyé des armes en Libye - en violation de l'embargo onusien - pour contrer leur rival, le Qatar, accusé d'armer des milices islamistes.
Les e-mails se réfèrent à une société basée aux Emirats, Morrison Commodities, qui a violé l'embargo en coopération avec une société saoudienne, Saudi International Military Services.