"C'est un problème qui va concerner toute une génération", a estimé devant la presse à Genève le coordonnateur humanitaire de l'ONU pour le Sahel, Toby Lanzer. Il a pointé la convergence du changement climatique, de la pauvreté et des violences liées au groupe islamiste Boko Haram.
La région est notamment exposée au changement climatique. Selon les estimations, la taille du lac Tchad, partagé entre le Cameroun, le Nigeria, le Niger et le Tchad, a diminué jusqu'à 90% en 50 ans. La pêche, mais aussi le commerce, sont menacés.
Millions de personnes touchées
Dans cette région, 25 millions de personnes se trouvent déjà en insécurité alimentaire, dont 5 millions "sévèrement". Parmi elles, 700'000 enfants ont perdu la vie en un an.
Au croisement du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Nigeria, le lac Tchad a vu sa superficie passer de 25'000 km2 en 1963 à 1350 km2 en 2014. La Nasa, qui suit le phénomène via ses satellites, estime que le plan d'eau pourrait disparaître dans dans les vingt ans à venir.
ats/cab
L'impact négatif de Boko Haram
La situation sur le terrain est renforcée encore par les violences liées à Boko Haram, qui ont provoqué 2,5 millions de déplacés.
Dans le nord-est du Nigeria, la ville de Maiduguri est passée de 1 à 2,6 millions de personnes.
Le groupe islamiste, qui cible l'éducation, a détruit 1100 écoles en 2015. Il tente aussi de contrôler des secteurs de l'économie.