"Il jouait un rôle de croque-mort, avec sa brigade francophone, en Syrie"

Si le visage du Belge de 27 ans soupçonné d'être le commanditaire des attentats terroristes de Paris est aujourd'hui connu, c'est grâce à des photos, parfois des selfies, qu'Etienne Huver, journaliste indépendant et auteur de plusieurs documentaires sur la Syrie, a obtenus en mars 2014 à la frontière entre la Syrie et la Turquie.

"Arrivés sur place, nous avons pris contact avec un groupe de l'armée syrienne libre qui nous a donné ces documents. Ils les ont récupérés dans un téléphone portable, sans doute dans un cyber-café... Ils voulaient que l'on puisse témoigner que des combattants français ou francophones commettaient des exactions sur place", a-t-il expliqué mardi dans l'émission Forum.

Une petite main du djihad

Ces photos et vidéos récupérées sur ce téléphone portable ont ainsi permis à Etienne Huver de retracer le parcours du djihadiste en Syrie: "Dans ces documents, on ne voit pas un grand combattant, mais une petite main du djihad, jouant un rôle de croque-mort avec sa brigade francophone... Ils sont très joyeux, c'est marquant."

Quant à la personnalité du Belge, aujourd'hui activement recherché, le journaliste constate qu'il démontre "plus de bagout... Il donne les ordres, il se fait filmer en train de commettre ces exactions. On sent peut-être émerger un rôle de leader."

Par la suite, le journaliste a tenté de suivre sa trace sur les réseaux sociaux, avant qu'il ne disparaisse au bout de quelques mois. Il a toutefois refait surface peu après l'attaque de Charlie Hebdo.

>> L'interview d'Etienne Huver dans l'émission Forum :

AP

jzim