Lors de l'assaut de la police mercredi à Saint-Denis, une femme aurait actionné sa veste remplie d'explosifs. Le groupe Etat islamique (EI) n'avait encore jamais utilisé une femme pour une opération suicide.
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Les conditions qui autorisent les femmes à combattre ont été détaillées dans un document publié par l'EI sur le site de la fondation Zora, connu des observateurs du djihadisme international. Cette plateforme créée l'an dernier par le groupe est destinée à un public féminin et propose toute sorte de conseils, des préceptes de vie aux recettes de cuisine.
Pas de mixité dans les brigades
En lisant ce document, Mia Bloom, enseignante en communication à l'Université d'Atlanta et auteure d'un ouvrage de référence consacrée aux femmes terroristes, a été interpellée par une note rédigée en arabe. "C'est un document rédigé par un chef de l'Etat islamique, il raconte qu'on lui a récemment demandé s'il était autorisé pour une femme de combattre. Sa réponse c'est non, sauf à une condition: si une femme est attaquée dans sa maison, alors elle peut se défendre. Et si elle a une ceinture d'explosif, elle peut l'utiliser sans avoir à demander d'autorisation."
L'un des paragraphes du texte précise en revanche qu'il reste exclu pour l'organisation d'utiliser des combattantes sur le terrain. "Le point numéro cinq du texte explique qu'on ne peut pas avoir de mixité au sein des brigades, car cela engendrerait une corruption des moeurs."
L'organisation, qui a revendiqué les attentats de Paris, se distingue toujours d'autres groupes terroristes. Al Qaida, par exemple, n'a pas hésité dans le passé à utiliser des femmes pour commettre des attentats.
Renaud Malik/lgr