Les pays de l'Union européenne ont également demandé une révision rapide des règles de l'espace Schengen, pour qu'elles permettent de réaliser des "contrôles systématiques sur des ressortissants européens", ont ajouté ces sources. Les contrôles approfondis systématiques sont aujourd'hui réservés à ceux des Etats tiers.
Pour la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga, présente à Bruxelles, il "peut être judicieux" de renforcer le contrôle aux frontières extérieures de l'espace de libre circulation. "Nous avons les instruments, mais nous devons les utiliser", a déclaré la conseillère fédérale.
Une réforme de Schengen sera présentée
La Commission européenne a de son côté annoncé qu'elle présentera "d'ici la fin de l'année une proposition de réforme du Code frontières Schengen", a annoncé vendredi le gouvernement français.
La France va par ailleurs maintenir le contrôle à ses frontières "aussi longtemps que la menace terroriste le nécessitera", a indiqué le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "Je l'ai indiqué très clairement ce matin à mes collègues européens", a-t-il précisé.
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agences/pym/tmun
Les limites du contrôle visuel
A l'heure actuelle, les documents d'identité des citoyens européens qui entrent dans l'espace Schengen ne sont soumis qu'à un contrôle visuel.
Contrairement aux ressortissants d'Etats tiers, il n'y a pas de comparaison systématique avec toutes les bases de données pertinentes. Cette lacune profite aux djihadistes possédant un passeport européen.
Partage des données sur les voyageurs aériens
Les ministres européens de l'Intérieur se sont aussi mis d'accord vendredi pour partager les données sur les passagers aériens et juguler les trafics d'armes à feu.
La France plaidait en particulier pour l'instauration d'un PNR, pour Passenger Name Record en anglais, un fichier permettant de retracer les déplacements des voyageurs aériens. La création de ce fichier étant pour l'instant bloqué par le Parlement européen, qui s'inquiète des menaces qu'il pourrait représenter pour les libertés publiques, Bernard Cazeneuve a exhorté les députés à aller vite en besogne.