"La prise d'otages est terminée. Nous sommes actuellement en train de sécuriser l'hôtel", a déclaré une source militaire, soulignant qu'"au moins trois terroristes ont été tués". Des sources de sécurité maliennes ont fait état d'au moins 27 morts parmi les clients et employés. Un haut fonctionnaire belge a été tué.
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Les forces spéciales françaises venues de Ouagadougou, au Burkina Faso voisin, se trouvaient à l'intérieur de l'hôtel et "ont participé aux opérations aux côtés des Maliens", a souligné une source de la sécurité.
Clientèle internationale
L'attaque du Radisson Blu, prisé de la clientèle internationale, a débuté autour de 07H00 GMT (08H00 en Suisse). Elle survient une semaine exactement après les attaques meurtrières revendiquées par le groupe Etat islamique qui ont fait 130 morts à Paris et plus de 350 blessés.
Dans la matinée, le groupe hôtelier Rezidor, qui gère le Radisson Blu, à l'ouest du centre-ville, avait parlé de 140 clients et 30 employés dans l'hôtel au moment de l'attaque.
Des étrangers d'au moins 14 nationalités, dont des Français, des Américains et des Belges, faisaient partie des quelque 140 clients de l'hôtel Radisson Blu. Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a indiqué qu'"une vingtaine de Français qui étaient dans l'hôtel étaient en sécurité à l'ambassade de France." Il a aussi précisé que des hommes du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) sont arrivés en début de soirée au Mali, "pour parer à toute éventualité."
Attentat revendiqué par des djihadistes
Les djihadistes d'Al Mourabitoune, liés à Al-Qaïda, ont d'abord revendiqué sur Twitter la prise d'otages, puis dans un document sonore diffusé vendredi soir par la chaîne qatarie Al-Jazeera. L'authenticité de la revendication n'a pu être vérifiée. Al Mourabitoune est né en 2013 de la fusion du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et des Signataires par le sang, groupe dirigé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar.
Le mouvement a revendiqué l'attaque d'un restaurant de Bamako où cinq personnes ont été tuées en mars, l'attentat-suicide d'avril contre les forces de l'ONU, qui a fait trois morts, et celui commis en août dans l'hôtel Byblos de Sévaré, dans le centre du Mali, où 17 personnes ont trouvé la mort.
afp/nr/ctr
Etat d'urgence et deuil national
Le gouvernement malien a annoncé avoir décrété un deuil national de trois jours et l'état d'urgence pour 10 jours à compter de vendredi minuit.
Ces mesures ont été décidées lors d'un Conseil des ministres extraordinaire présidé jusque tard vendredi soir par le chef de l'Etat Ibrahim Boubacar Keïta, rentré précipitamment du Tchad.
L'état d'urgence institué permettra de renforcer les moyens juridiques des autorités pour rechercher et mettre à la disposition de la justice des terroristes qui seraient en cavale et d'éventuels complices, selon un communiqué diffusé par la radio publique.
Pays toujours instable
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ils en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Les attaques djihadistes se sont étendues depuis le début de l'année vers le centre, puis le sud du pays.