L'attaque, revendiquée par le groupe djihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, en coopération avec Al-Qaïda, s'est terminée par l'intervention conjointe des forces maliennes et étrangères, notamment françaises. Elle a été menée une semaine après les attentats qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés à Paris, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI).
"Nous recherchons activement trois suspects qui pourraient être impliqués dans l'attaque", a déclaré sous couvert d'anonymat une source de sécurité malienne. qui participe à l'enquête.
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Dans un discours à la Nation diffusé par la télévision publique dans la nuit de vendredi à samedi, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a fait état d'un bilan de 19 morts et sept blessés. "Le terrorisme ne passera pas", a-t-il assuré.
Samedi, en rencontrant la presse, il a qualifiée les auteurs d'"hommes qui ne méritent pas le nom d'hommes".
Le président Keita s'adresse aux journalistes:
Une source militaire malienne avait fait état auparavant d'au moins 27 morts parmi les quelque 170 résidents et employés de l'hôtel Radisson Blu présents au moment de l'attaque et d'"au moins trois terroristes tués ou qui se sont fait exploser".
Des étrangers parmi les victimes
Six Russes, employés de la compagnie aérienne Volga-Dnepr, trois Chinois, un Américain, deux Belges, dont un haut fonctionnaire en mission à Bamako, ainsi qu'un Sénégalais, figurent parmi les victimes, ont annoncé leurs pays respectifs.
Les forces spéciales françaises venues de Ouagadougou, au Burkina Faso voisin, ont participé aux opérations "en assistance des forces maliennes", a expliqué vendredi soir le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Sont également intervenus des membres de la Mission de l'ONU, la Minusma, et des forces américaines.
Condamnation de l'ONU
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné vendredi cette "attaque terroriste odieuse", soulignant qu'elle se produisait "à un moment où des progrès importants sont constatés dans le processus de paix" entre le gouvernement et l'ex-rébellion à dominante touareg du Nord, signataires d'un accord de paix en mai-juin.
La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), ainsi que les groupes armés pro-gouvernementaux ont également condamné la tuerie.
Quinze nationalités
L'attaque du Radisson Blu, prisé de la clientèle internationale, a débuté vendredi autour de 07H00 GMT . Les assaillants sont entrés dans l'enceinte de l'hôtel au même moment qu'une voiture munie d'une plaque diplomatique.
Ils "parlaient anglais entre eux", a affirmé le célèbre chanteur guinéen Sékouba Bambino Diabaté, évacué sain et sauf par des forces de sécurité, comme des dizaines de résidents terrés dans leur chambre, estimant qu'ils "ont pris en otage ceux qui étaient à la réception et au restaurant".
Des étrangers d'au moins 15 nationalités faisaient partie des clients de l'hôtel, dont vingt Indiens et 15 Français - parmi lesquels 12 membres d'équipage d'Air France - qui en sont tous sortis vivants.
Cette attaque rappelle la prise d'otages du 7 août dans un hôtel à Sévaré (centre), qui avait fait 13 morts.
Le 7 mars, le premier attentat anti-occidental meurtrier à Bamako, visant un bar-restaurant, avait coûté la vie à cinq personnes, dont un Français et un Belge. Il avait déjà été revendiqué par Al-Mourabitoune.
afp/fme
Etat d'urgence et deuil national
Le gouvernement malien a annoncé avoir décrété un deuil national de trois jours et l'état d'urgence pour 10 jours à compter de vendredi minuit.
Ces mesures ont été décidées lors d'un Conseil des ministres extraordinaire présidé jusque tard vendredi soir par le chef de l'Etat Ibrahim Boubacar Keïta, rentré précipitamment du Tchad.
L'état d'urgence institué permettra de renforcer les moyens juridiques des autorités pour rechercher et mettre à la disposition de la justice des terroristes qui seraient en cavale et d'éventuels complices, selon un communiqué diffusé par la radio publique.
Pays toujours instable
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ils en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Les attaques djihadistes se sont étendues depuis le début de l'année vers le centre, puis le sud du pays.