Selon Howard Dean, également ancien gouverneur du Vermont, les républicains modérés pourraient, pour la première fois, échouer à imposer leur candidat et voir la nomination du flamboyant milliardaire Donald Trump: "le système de primaire républicaine est très inhabituel. À partir de la mi-mars, le candidat qui gagne dans un Etat remporte tous les délégués de cet Etat. Celui qui sera en tête à partir de la mi-mars va probablement gagner la nomination. Je ne dis pas que Donald Trump va gagner, mais c’est très possible".
Raz-de-marée républicain
En tant que président des démocrates, Howard Dean avait lancé la stratégie dites des "50 Etats", qui consistait à se battre dans tous les Etats et pas seulement ceux où l'on avait une chance de gagner. Si elle avait participé à l'élection de Barack Obama, elle semble toutefois mal en point actuellement.
Il y a eu en effet le raz-de-marée républicain dans les élections locales qui a vu le parti s'imposer dans 32 Etats: "c’est principalement dû aux manoeuvres pour restreindre l’accès au vote et aux redécoupages de la carte électorale, explique le politicien. De plus, les gens qui votent à la présidentielle sont très différents de ceux qui votent aux autres élections".
Howard Dean reste optimiste: "A l’exception des parlements locaux, où ça parait très compliqué, on peut surmonter le problème. Mais on doit avoir une présence dans chaque Etat; pas forcément pour les remporter, mais parce que dans ces Etats, 40% des citoyens sont démocrates".
Mobiliser les Latinos et les Noirs, un défi
Les démocrates bénéficient de l’augmentation de la population latine, ainsi que des Noirs, qui votent à 90% pour leur parti. Même si, en théorie, ces populations constituent un soutien important, elles peinent à se déplacer aux urnes: "les républicains vont tout faire pour les en empêcher. Je pense que nous aurons une forte participation de la part des "Latinos", parce que les républicains se sont fait une spécialité d’y être aussi insultants que possible. On aura par contre un problème avec les jeunes, même si les jeunes femmes seront très intéressées à avoir une présidente femme", analyse le démocrate.
Philippe Revaz/hend
Le "dangereux" Marco Rubio
Alors que Howard Dean se trouve trop vieux pour se lancer dans la course, il juge Hillary Clinton - qui a pourtant le même âge que lui - "particulièrement bien qualifiée pour le poste". Cette contradiction illustre bien le point faible des démocrates dans cette élection. Un point faible repéré par le jeune républicain Marco Rubio (44 ans).
Howard Dean reconnaît que ce dernier constitue un vrai danger: "(s'il remportait la primaire républicaine), ça serait une élection très difficile pour nous. Mais il faut dire que Marco Rubio ne sait rien du tout sur la manière de diriger un pays. Il est bon en télévision, mais il ne sait pas grand-chose sur la gestion d’un pays".