Les attentats du 13 novembre à Paris, fomentés depuis la Belgique, sèment depuis ce début de semaine la zizanie entre des éditorialistes de France et de Belgique.
Le journal parisien le Monde a accusé lundi la Belgique d'être devenue "une plaque tournante du djihadisme", en raison notamment de son Etat fédéraliste peu efficace. Des commentaires peu appréciés par le quotidien La libre Belgique, qui a répondu en substance que les critiques de la France seraient les bienvenues quand ce pays serait infaillible.
Les éditorialistes s'expliquent
Invités mardi dans l'émission Forum, Francis Van de Woestyne, rédacteur en chef de La Libre Belgique, et Arnaud Leparmentier, directeur adjoint des rédactions du Monde, sont revenus sur cet échange par éditos interposés.
"Nous ne sommes pas accusateurs, mais nous essayons d'expliquer qu'il y a eu aussi des problèmes avec la Belgique", a expliqué Arnaud Leparmentier. "On ne peut pas, vu la situation d'état de siège que vit aussi la Belgique, ne pas dire les choses. Il faudra combien de morts pour dire qu'on a un problème de terrorisme ou de radicalisation?"
Le journaliste français a également démenti vouloir blesser ou comparer les deux pays, tout en précisant que Le Monde passait également son temps à s'interroger sur la France: "Si nous ne pouvons pas dire les choses, poser des questions dix jours après les attentats, dans ce cas nous ne pouvons rien dire."
"On mélange tout"
Francis Van de Woestyne a pour sa part démenti vouloir nier les faits: "Nous n'avons pas attendu pour reconnaître les failles, le laxisme des responsables locaux ou le manque de coopération entre les services locaux et l'Europe."
"Ce qui m'a agacé, c'est que l'on mélange tout", a poursuivi le rédacteur en chef de La Libre Belgique. "Et qui voit-on ressortir dans cet édito? Marc Dutroux. On mélange des problèmes qui n'en sont pas. La manière dont Le Monde et d'autres journaux ont décrit la lutte antiterroriste en Belgique est très condescendante et totalement erronée (...) Il me semble qu'il fallait rétablir la vérité et un peu de nuance".
Volonté d'élever le débat
Francis Van de Woestyne a enfin reconnu que ce ping-pong médiatique avait quelque chose d'un peu "minable". "Nous sommes tombés dans le piège de Daech qui pousse à diviser. Il faut maintenant élever le débat et essayer d'organiser la lutte contre les terroristes dans chaque pays."
Une priorité partagée par son homologue du Monde, qui estime que la vague d'émotion - prépondérante après les attaques de Charlie Hebdo - a désormais cédé le pas face à l'attente de solutions en Europe.
jzim