Lundi, l'ex-PDG de Microsoft, Bill Gates, a annoncé à la COP21 avoir réuni deux milliards de dollars via un groupe d'investisseurs privés qui s'engagent pour l'essor des énergies propres.
En parallèle, la fondation du milliardaire, acteur mondial de la santé et de l'environnement, a publié sa déclaration fiscale 2014. On y découvre que le trust de la fondation - qui génère des bénéfices grâce à ses placements dans des centaines d'entreprises - investit massivement dans les énergies fossiles, considérées comme l'un des secteurs les plus polluants.
Quatre "majors" du pétrole
Pour ne citer que les plus connus, le trust possède des actions ou des obligations de 4 des 5 "majors" du pétrole: BP, Shell, Total et Chevron. Ces investissements vont de quelques millions de dollars à près de 300 millions chez BP.
Aux Etats-Unis, la fondation détient des parts dans au moins 10 des 100 plus grands émetteurs de gaz à effet de serre parmi les producteurs d'énergie. Ce classement est établi par le Natural Resources Defense Council.
Investissements contre-productifs?
Outre la longue liste de sociétés actives dans le pétrole ou le gaz, d'autres sociétés controversées y figurent, comme le cimentier suisse Holcim, souvent critiqué par les ONG environnementales.
La méthode de financement de la fondation va-t-elle à l'encontre de ses objectifs? "Le trust ne commente pas ses investissements", répond une porte-parole contactée par la RTS. "La fondation et le trust opèrent comme deux entités séparées. Cette structure permet à la fondation de rester indépendante vis-à-vis des investissements du trust."
Seule exception, l'industrie du tabac est bannie de son portefeuille d'actions.
Valentin Tombez
626 millions de dividendes en 2014
Le but du trust de la fondation Bill et Melinda Gates est de générer un maximum de bénéfices. Ceux-ci sont ensuite redistribués par la fondation dans les domaines qu'elle soutient, notamment la santé et l'environnement.
En 2014, les dividendes se sont montés à 626 millions de dollars, auxquels s'ajoutent 2,3 milliards de gains sur la vente d'actifs. Au total, le portefeuille d'action et d'obligation s'élevait à quelque 32 milliards de dollars.