Samarco et Vale nient la toxicité de la boue qui s'est déversée le 5 novembre dernier, faisant au moins 13 morts. Mais selon les experts de l'ONU, les 50 millions de tonnes de résidus miniers contenaient un niveau élevé de métaux lourds toxiques ainsi que d'autres produits chimiques toxiques qui ont contaminé le bassin du fleuve Rio Doce, le deuxième plus important du Brésil après l'Amazone.
Interrogé par Mise au point, Luciano Cabral, biologiste pour les autorités locales, indique que ses mesures mettent en évidence la présence de zinc, chrome, manganèse, aluminium et arsenic dans l'eau. Or les analyses menées au même endroit avant la coulée de boue n'avaient pas révélé de métaux lourds.
"C'est la pire catastrophe environnementale de l'histoire du pays", selon la ministre de l'Environnement, Izabella Teixeira.
Fonds de réparation
Le gouvernement brésilien a annoncé le 27 novembre qu'il réclamait 5,2 milliards de dollars devant la justice civile dans une procédure qui vise la compagnie Samarco, propriétaire du barrage, et ses deux actionnaires à parts égales, les géants miniers brésilien Vale et BHP.
Cette action judiciaire "a pour objectif la création d'un fonds d'au moins 20 milliards de réais" (5,2 mds USD), qui devra servir à dédommager les victimes et réparer les dégâts environnementaux.
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Une montagne de boue
Le barrage de déchets de minerais de fer de Samarco a cédé le 5 novembre près de la ville historique de Mariana, libérant une gigantesque coulée de boue qui a totalement submergé le village de Bento Rodrigue, faisant au moins 13 morts et une dizaine de disparus.
La coulée s'est ensuite répandue jusqu'à l'océan atlantique sur 650 kilomètres à travers le lit du fleuve Rio Doce.
Sur son passage, elle a tué des milliers d'animaux, dévasté des zones de forêt tropicale protégées, et laissé 280'000 personnes sans eau.