La Table de l'unité démocratique (MUD), grande coalition d'opposition, a décroché 110 des 167 sièges du Parlement monocaméral, loin devant le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) du président Nicolas Maduro, a annoncé le Conseil national électoral.
Le MUD obtient donc la majorité qualifiée des trois cinquièmes et forte de ce succès, cette coalition disparate, de la gauche à la droite dure, pourrait lancer un vote de censure contre le vice-président ou l'un des ministres. Elle veut adopter au premier semestre 2016 des réformes économiques et une amnistie pour les 75 prisonniers politiques qu'elle recense.
Mais dans ce régime présidentiel, elle devra lutter pour exercer un contre-pouvoir face au chavisme (du nom de l'ex-président Hugo Chavez), Nicolas Maduro pouvant limiter les pouvoirs du Parlement, qui entrera en fonctions le 5 janvier, au risque toutefois d'entraîner de fortes protestations.
Défaite reconnue
Après l'annonce des résultats officiels, saluée par des cris de joie, des pétards et des feux d'artifice dans certains quartiers de Caracas, Nicolas Maduro est apparu, le visage grave, lors d'une allocution télévisée.
"Nous sommes venus avec notre morale, avec notre éthique, pour reconnaître ces résultats adverses, pour les accepter et pour dire à notre Venezuela que la Constitution et la démocratie ont triomphé", a déclaré l'héritier politique d'Hugo Chavez, au pouvoir depuis la mort de ce dernier en 2013.
Aujourd'hui, le changement a commencé au Venezuela
L'opposition était depuis plusieurs mois largement favorite pour ces élections, profitant du mécontentement populaire dans un climat de profonde crise économique provoquée par la chute des cours du brut, dans ce pays aux plus importantes réserves pétrolières au monde.
Selon le chef de la MUD Jesus Torrealba, "le peuple a parlé de manière claire, les familles vénézuéliennes sont lassées de vivre les conséquences de l'échec" du programme du PSUV, qui avait bâti sa popularité sur de nombreux programmes sociaux.
afp/boi