Jean-Christophe Cambadélis a enjoint Jean-Pierre Masseret, tête de liste socialiste nettement distancée en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, de se retirer au profit de Philippe Richert (Les Républicains-UDI) qui affrontera le FN Florian Philippot au second tour.
"C'est une décision du Bureau national. Il devra la respecter. Point", a tranché lundi le premier secrétaire du Parti socialiste français. Mais, dans la foulée, Jean-Pierre Masseret a fait savoir qu'il refusait de se retirer, estimant que la "stratégie de l'évitement" fera progresser le FN dans la région.
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Retrait en Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nord-Pas-de-Calais-Picardie
Jean-Christophe Cambadélis a déjà indiqué dimanche soir que le PS ferait "barrage républicain" en retirant ses candidats dans les régions où le Front national est arrivé largement en tête au premier tour, citant Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) et Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
Dans leurs premières déclarations à l'annonce des estimations de résultats, le candidat PS dans le Nord, Pierre de Saintignon, n'a pas parlé de retrait et, en PACA, Christophe Castaner, l'avait refusé. Mais les instances du PS en ont décidé autrement, avec l'aval du gouvernement.
"Ni retrait ni fusion" chez Les Républicains
De son côté, le parti Les Républicains dirigé par Nicolas Sarkozy a décidé de refuser toute fusion ou retrait des listes en faveur de la gauche. L'ancien président a estimé que son parti représente "la seule alternance possible" dans les régions susceptibles de tomber dans l'escarcelle du Front national (FN).
"Les Français souhaitent que la priorité pour tous les responsables politique soit que la République ne recule plus", a-t-il aussi déclaré.
Cette position a été validée à la quasi-unanimité par le bureau politique des Républicains lundi. Seules deux personnes ont contesté la ligne: Nathalie Kosciusko-Morizet, qui avait déjà affirmé dimanche sur I-Télé que la "solution raisonnable" était le retrait du candidat le moins bien placé, et l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin:
Alain Juppé et François Fillon, adversaires de Nicolas Sarkozy pour la primaire de 2016 à droite, se sont ralliés à l'ancien chef de l'Etat en souhaitant que les "examens de conscience" politiques soient renvoyés après les régionales.
Marine Le Pen ironise
Marine Le Pen, de son côté, a ironisé sur ses adversaires. La présidente du FN a ainsi comparé le PS à la secte du Temple solaire et a fustigé un "bel exercice d'hypocrisie" de Nicolas Sarkozy.
reuters/afp/ptur
Délais et conditions pour les retraits de listes
Selon le "Memento à l'usage des candidats" fourni par le ministère de l'Intérieur français, les déclarations de candidature pour le second tour peuvent être déposées à partir de lundi et jusqu’à mardi 18:00.
Aucun retrait de candidature à titre individuel n'est autorisé. Seules les listes complètes peuvent être retirées, au plus tard mardi à 18:00 pour le second tour.
Dans le cas de Jean-Pierre Masseret, tête de liste en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, le parti socialiste ne peut théoriquement pas l'obliger à se retirer, mais il aurait la possibilité de l'exclure.
Détails sur le mode de scrutin des élections régionales
Les conseillers régionaux sont élus au scrutin de liste selon un système mixte combinant les règles des scrutins majoritaire et proportionnel.
Si une liste obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour (plus de 50%), elle obtient le quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés.
Sinon, il est procédé à un second tour la semaine suivante. Les listes ayant obtenu au moins 10% des suffrages exprimés peuvent se maintenir, et éventuellement fusionner avec les listes ayant obtenu au moins 5% des suffrages.
Au second tour, la liste qui arrive en tête obtient un quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre les listes ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés.